Un nuage inquiétant prend forme quelque part dans l’ouest de la France. Il remonte lentement vers le Nord du pays, jetant la population sur les routes. Devant l’inexorable, c’est la panique. Des pluies d’acide mortelles s’abattent ensuite, obligeant les gens à s’isoler totalement. Selma, 15 ans, fuit avec ses parents (pourtant séparés). La catastrophe prend de plus en plus d’ampleur…
Trois ans après son très abouti La Nuée, Just Philippot réitère avec ce nouveau film de genre, où les préoccupations environnementales prennent une place prépondérante. Cette excellente idée de pluies d’acide s’abattant sur l’humanité (en danger mortel donc!) sert de base à ce long métrage, issu en fait du tout premier court du cinéaste, qu’il choisit ici de développer et d’allonger. Il confirme un style bien à lui, installant une ambiance apocalyptique, posant des questions sur notre planète en pleine déliquescence et même si le propos va loin, il résonne avec les catastrophes en série que l’on observe, impuissants. Distillant une angoisse sourde, créant un sentiment de panique avec l’exode des populations, Acide lorgne du côté du « survival » américain, mâtiné de « drame familial » façon Guerre des Mondes et présente des personnages en crise (un couple se disputant et leur fille témoin de leurs déchirures) confrontés à quelque chose qui les dépasse. Cette course contre la mort et contre cette météo tueuse pourrait aussi rappeler certains épisodes étranges de la Quatrième Dimension, avec une pointe de science fiction en bonus! Pour autant, le récit accuse quelques trous dans le parcours, et des invraisemblances (comment les humains tiennent ils si longtemps sans s’hydrater? comment ne meurent ils pas asphyxiés par l’émanation des gaz toxiques issus de l’acide?), quelques éléments peu probants qui ne gâchent pas le plaisir mais enlèvent une pointe de crédibilité au sujet.
A l’affiche, Guillaume Canet tient le rôle numéro un, celui de ce père acharné à survivre et à garder sa fille auprès de lui, tandis que dans une partition plus courte, Laetitia Dosch, une comédienne discrète abonnée plus souvent aux deuxièmes couteaux campe la mère de famille nerveuse et un brin hystéro. La toute jeune Patience Munchenbach, précédemment vue dans Perdrix, incarne l’adolescente terrorisée avec beaucoup d’assurance. Si Just Philippot impressionne moins qu’avec La Nuée, ce second opus demeure toutefois d’une belle maitrise et d’une originalité notable.
ANNEE DE PRODUCTION 2023.
