François Perrin, un homme récemment divorcé, s’amuse à faire des numéros au hasard sur son téléphone et tombe bientôt sur une quarantenaire, Christine, célibataire très seule, avec qui il sympathise. Mais il va être bien difficile de passer du virtuel au réel…
Scénarisé par Francis Veber (toujours très pointu dans son écriture), cette oeuvre réalisée par Edouard Molinaro n’est pas une comédie tout à fait comme les autres. Pourquoi? De par son thème pas forcément très gai (à savoir la solitude affective de deux êtres aussi timides et renfermés), on se demande au départ comment les rires vont pouvoir surgir de pareil postulat. Et pourtant, le ton est alerte, très sympathique, le scénario sans voler très haut nous accroche et s’avère attachant. Les dialogues ciselés et enlevés, alliés à quelques situations de pur vaudeville, fonctionnent en offrant une série de quiproquos assez réjouissants. La mise en scène de Molinaro n’apporte pas de plus value particulière, il se contente d’une mise en images banale et sans ambitions, mais c’est avec la narration de Veber que l’on trouve une grande part de notre plaisir.
Il n’est pas évident de s’amuser en traitant du vide affectif de ces êtres humains peu doués pour la vie et qui, cependant, méritent l’amour comme tout le monde. Grâce aux deux interprètes heureusement, la sauce prend facilement: Annie Girardot, entre rires (fous rires même!) et larmes est aussi touchante qu’irrésistible. Une merveille de comédienne! Et Jean Pierre Marielle s’amuse beaucoup en séducteur maladroit, solitaire et bourré de charme. Leur complicité fait chaud au coeur, et leur talent reste l’intérêt numéro un de cet imbroglio sentimental. Pour eux, on se laisse séduire. Une comédie qui donne envie d’aimer. Ou du moins d’y croire…
ANNEE DE PRODUCTION 1979.