CELEBRITY

Fasciné par le monde des stars, le chroniqueur Lee Simon se laisse prendre aux plaisirs faciles de la société branchée new yorkaise. Cet écrivain raté est en outre en plein divorce avec Robin, son épouse frustrée et hystérique, et ne demande qu’à multiplier les rencontres féminines…

Avec ce 27e long métrage, Woody Allen repose, une fois n’est pas coutume, sa caméra dans la ville de son coeur et a demandé à son chef opérateur Sven Nykvist de tourner en noir et blanc, donnant à la Big Apple un aspect délavé, moins scintillant que dans Manhattan. Il écorne les faux semblants et la superficialité de la célébrité dans cette comédie amère, où l’hystérie le dispute à une dérision mordante. Cette fois, le rire n’est plus grinçant, il est nerveux, même si la première heure du film possède des moments fort drôles, des répliques succulentes, avant que le ton ne se fasse plus « noir ». On y croise des personnages (top model sublime et inaccessible, acteur odieux, journaliste de talk show pétri d’orgueil, écrivain à la grosse tête), des gens creux et soit disant sans défauts, qui rêvent leur vie au lieu de vivre leurs rêves, se complaisant dans leur propre satisfaction. Woody se moque gentiment d’eux sans perdre toutefois son regard acide sur ce microcosme, et son scénario met évidemment en scène les frustrations et leurs résonnances psychanalytiques. Variation sur le paraitre et les faiblesses humaines, Celebrity parle aussi évidemment d’amour et de sexualité débridée, avec ce personnage principal masculin, en rupture avec sa femme, et qui ne cherche qu’à retrouver le plaisir de plaire et de séduire les plus belles nanas.

Défaut regrettable du film: Allen a préféré ne pas y faire l’acteur et a demandé à Kenneth Branagh d’endosser son personnage jusqu’à imiter ses mimiques et ses façons d’être! Branagh a beau ne pas être un mauvais comédien, il singe Woody dans des maniérismes agaçants et si appuyés, sans y mettre de nuances ou sa propre personnalité. Par ailleurs, le casting cinq étoiles est un des plus beaux réunis par l’auteur de Annie Hall: on y croise Mélanie Griffith, Winona Ryder, Leonardo Di Caprio, Charlize Theron, Joe Mantegna, tous excellents… mais la palme revient à la toujours formidable Judy Davis, inventive, espiègle et pleine de fantaisie. Un très bon opus donc, pourtant vite catalogué parmi les oeuvres mineures du cinéaste. A tort. On y rit beaucoup, puis de plus en plus jaune! Woody n’est pas dupe des gloires éphémères comme autant de feux de paille!

ANNEE DE PRODUCTION 1998.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Plus profond qu'elle n'y parait, cette satire sur la gloire et ses effets commence par amuser, puis se teinte d'amertume. Casting de choix, mais Branagh est énervant à trop vouloir imiter Allen.

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