Cujo, le gros chien de Joe Cumber, se fait mordre par une chauve souris enragée et se transforme dès lors en une bête féroce assoiffée de sang. Il dévore d’abord le voisin et Cumber lui même. Une femme, Donna, et son petit garçon Tad arrivent sur les lieux avec leur voiture qui tombe en panne. Ils tombent nez à nez avec Cujo, prêt à les mettre en pièces s’ils s’avisent à sortir du véhicule…
Stephen King a maintes fois inspiré le cinéma avec ses ouvrages, entre angoisse et horreur, parmi ses réussites les plus exemplaires, on se souvient surtout de Carrie ou de Shining. Mais d’autres comme Christine ou La Ligne Verte ont eu moins de retentissement, et Cujo fait partie de cette catégorie de films d’horreur un peu oubliés, pourtant calibré sur le moule d’une série B tout à fait convenable. L’histoire de ce gros Saint Bernard devenu enragé et ultra dangereux est filmé par Lewis Teague, à qui l’on doit déjà un autre film d’attaque animale L’incroyable Alligator. Teague ne se foule pas des masses niveau mise en scène, ne cherchant pas à faire « original », il met en images assez platement le roman de King, en édulcorant l’aspect le plus sombre et gardant surtout l’idée première: une mère et son fils pris pour cible par le chien féroce, prêt à les dévorer tout cru. Cujo réserve son lot de suspense, de terreur, et de moments gores, bien que l’angoisse soit surtout l’ingrédient de base. Récit plausible ancré dans un quotidien des plus banals, le film terrifie parce que tout y crédible et vraisemblable. Le lien un peu maladroit établi entre la fureur du clébard et la cellule familiale volant en éclats avec l’adultère découvert de la mère n’est pas développé comme il aurait dû l’être, mais n’oublions pas que nous sommes d’abord dans un film de genre, pas un drame psychologique.
En maman battante, on retrouve Dee Wallace, déjà en vedette de E.T, et qui se démène ici pour sauver son jeune fils des griffes de la bête. Les maquillages du chien atteint par la rage ne sont pas des plus terribles, pourtant le dressage qu’il a reçu pour se montrer si menaçant participe grandement à l’effet horrifique des séquences les plus éprouvantes. Sous la forme d’un quasi huis clos (l’habitacle d’une voiture immobilisée), Cujo se présente comme un survival d’horreur rondement mené, certes sans surprises effarantes, mais qui peut être conseillé aux amateurs de sensations fortes.
ANNEE DE PRODUCTION 1983.