En 1752, les Collins quittent Liverpool pour prendre la mer avec leur jeune fils Barnabas et commencer une vie en Amérique. Vingt ans ont passés et Barnabas a le monde a ses pieds. Riche et puissant, c’est un séducteur invétéré, jusqu’ à ce qu’il brise le coeur d’Angélique Bouchard.
Quand Tim Burton ne livre pas un film majeur du niveau de Ed Wood ou Edward aux mains d’argent, il reste toutefois largement au dessus du lot souvent affligeant du cinéma américain. Dark Shadows entre ainsi dans la catégorie de ses oeuvres très correctes, même si l’inspiration du cinéaste semble moins fulgurante et donne le sentiment de se répéter dans le « comique gothique ». Avec ses faux airs de La Famille Adams, l’intrigue tourne autour d’un vampire revenu d’entre les morts après plusieurs siècles luttant contre une jolie sorcière avec qui il a noué une relation amoureuse (et très charnelle). Les effets visuels écrasent un brin l’ultime partie, cependant pendant un bon moment, la comédie horrifique tient fièrement la route, entre blagues macabres, sang versé sans penchant gore, clins d’oeil aux classiques de vampires comme l’inusable Dracula. Burton opte pour la fantaisie, refuse tout sérieux et toute vraisemblance et son scénario ne s’occupe que de divertir, rien de plus! Sous la forme d’un conte fantastique, Dark Shadows s’amuse dans l’alliance souvent casse gueule de l’humour et de l’horreur. Peut être que la réalisation n’atteint pas les sommets burtoniens, en tout cas elle ne démérite pas pour autant.
Pour la huitième fois, Burton s’associe avec son acteur fétiche, Johnny Depp bien sûr. Affublé cette fois d’un maquillage crayeux et de dents acérés pour sucer ses victimes, il tient le rôle de son vampire au look très « Swinging London » avec le décalage nécessaire. Eva Green campe la méchante de service, canon en diable, semblant beaucoup s’éclater dans le registre de la garce sans scrupules. Michelle Pfeiffer retrouve son réalisateur de Batman le Défi, pile vingt ans après, dans un rôle moins éclatant mais néanmoins toujours assez sexy. Avec ce casting et son esthétique sombre à souhait, Dark Shadows comporte suffisamment d’atouts pour « faire le job ». Déjà pas si mal…
ANNEE DE PRODUCTION 2012.