L’histoire de Hans Hoffman, homme gay dans une Allemagne répressive d’après guerre. L’homosexualité y était illégale, selon le paragraphe 175 du Code pénal. Mais, il s’obstine à rechercher la liberté et l’amour, même pendant son incarcération…
Evoquer le sort des homosexuels, pendant la guerre froide, dans une Allemagne coupée en deux et appliquant des lois terribles contre les relations « contre nature » est bien entendu la meilleure idée de ce film, pratiquement tout le temps situé en prison. En effet, son héros Hans, a été condamné pour outrage et relations homosexuelles, purge une peine de plusieurs mois et nous suivons son quotidien dans la promiscuité et la violence d’un milieu impitoyable. C’est à la fois la force et la faiblesse de cette oeuvre. Sa faiblesse parce que la première partie se borne à filmer des espaces clos et sombres et finit par donner un sentiment d’étouffement pesant, d’autant qu’au départ le récit n’a pas de réel enjeu. Puis, dans un second temps, après quelques ellipses confuses et pas très bien orchestrées, le scénario s’articule plus sur la relation entre Hans et son compagnon de cellule, Viktor, farouchement homophobe, et leur rapprochement est amené finement. De là, notre intérêt s’éveille et l’histoire devient accrocheuse.
L’aspect délibérément glauque de l’ensemble tend à nous faire partager le sentiment d’injustice et de malaise à être enfermé pour une simple question d’orientation sexuelle. Cette ode à la liberté d’aimer et de désirer qui bon nous semble prend son envol, après un démarrage difficile et âpre. La réalisation de l’autrichien Sébastien Meise rend bien compte des persécutions subies par des individus, luttant jusqu’à l’abrogation de cette loi liberticide. Son acteur principal Franz Rogowski, aperçu dans Ondine et Une Vie Cachée, est de tous les plans et fait passer autant d’émotion que d’intensité.
ANNEE DE PRODUCTION 2022.