HANNAH ET SES SOEURS

Les relations et les amours compliquées de trois soeurs (Hannah, Lee et Holy) vivant dans le Manhattan intellectuel. Après avoir épousé Mickey, Hannah est désormais la femme d’Elliot et la mère de quatre enfants. Mais Lee et Elliot ont une attirance mutuelle très forte et engagent une liaison. Pendant ce temps, Holy cherche sa voie dans le domaine artistique…

Se déroulant sur une année entière, d’une fête de Thanksgiving à une autre, dans le New York des années 80, Hannah et ses soeurs est sûrement un des plus beaux travails d’écriture de Woody Allen. Par sa verve, son sens inné du dialogue, son humour si particulier et surtout son regard plein d’acuité sur les êtres humains (notamment la gente féminine), l’auteur de Manhattan accomplit là un prodige narratif en traitant plusieurs personnages à part quasi égale et relatant leurs angoisses existentielles, leurs sexualités contrariées, leurs névroses plus ou moins prononcées, mixe les histoires sentimentales avec des moments de pure drôlerie, sans se départir tout à fait d’un élément crucial: le sens de la vie et la peur de la mort. A travers son personnage de producteur TV hypocondriaque qui panique à l’idée de disparaitre un jour, Allen nous fait rire certes mais surtout nous livre sur un plateau sa plus grande terreur: celle de notre finitude, seule certitude que les hommes partagent. Avec une harmonie exemplaire et un hommage évident à Anton Tchekhov, le réalisateur new yorkais balance sans cesse entre le portrait de groupe (jubilatoire), les atermoiements du coeur et la gravité qui caractérisent certaines de ses oeuves plus sombres comme September ou Alice. La mise en scène, sobre en apparence, fait ressortir avec délicatesse les poignants dilemmes amoureux, les relations complexes entre les trois soeurs teintées de tendresse autant que de jalousie et le film est d’une fluidité remarquable, alors même qu’il traite de thèmes très diversifiés.

Woody convoque en outre une de ses plus belles distributions et l’entièreté du casting rivalise de talent: Mia Farrow, la fidèle entre toutes, joue l’épouse trop parfaite trompée par Michael Caine, amoureux transi de Barbara Hershey en soeur rongée par la culpabilité. A leurs côtés, Dianne Wiest, Max Von Sydow, Carrie Fisher les secondent merveilleusement, tandis que Woody lui même s’octroie le rôle le plus « comique » en juif bien décidé à se convertir au christianisme pour combattre son anxiété chronique. A noter aussi la présence de Maureen O’Sullivan, maman de Mia Farrow à la ville, et connue pour son rôle légendaire de Jane dans Tarzan: une belle manière pour Allen de prouver, si besoin était, sa cinéphilie. Cette très jolie saga familiale, finement observée, compte parmi les oeuvres les plus concluantes de son auteur: élégante, nostalgique et résistant à toute tentation de pessimisme.

ANNEE DE PRODUCTION 1986.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un des plus grands films d'Allen, totalement au point avec son scénario dense et fluide, sa réalisation pleine de tendresse pour tous ces personnages merveilleusement incarnés par un casting de choix!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Un des plus grands films d'Allen, totalement au point avec son scénario dense et fluide, sa réalisation pleine de tendresse pour tous ces personnages merveilleusement incarnés par un casting de choix!HANNAH ET SES SOEURS