HAUTE COUTURE

Première d’atelier au sein de la Maison Dior, Esther va bientôt prendre sa retraite, à contre coeur. Un jour, elle se fait voler son sac dans le métro par Jade, une jeune fille d’à peine 20 ans. Mais celle ci, prise de remords, vient lui restituer son bien. Séduite malgré elle par cette audace, Esther lui offre la chance d’intégrer les ateliers en tant qu’apprentie. L’occasion pour elle de transmettre à Jade un métier exercé depuis toujours pour la beauté du geste…

Ce second long métrage de Sylvie Ohayon démarre tel un conte de fées moderne et la rencontre de cette couturière chevronnée bourgeoise et mal dans sa vie et de cette banlieusarde mal élevée, voleuse et insolente peut prêter à sourire, par son improbabilité. On va dire que c’est du cinéma et que donc il faut être indulgent avec certaines situations racontées, sauf que la réalisatrice force le trait et son scénario cumule à la fois des dialogues « faciles » et des maladresses d’écriture très mécaniques. Sa réalisation se contente de filmer paresseusement ses personnages, pour la majorité des femmes, mais de belles femmes: ces ouvrières de l’ombre utilisant leurs mains pour la beauté des tissus, l’amour d’un métier de passion. Disons le tout net: c’est l’aspect le plus attachant d’un film par ailleurs pétri de bonnes intentions. La principale étant de montrer le choc des cultures entre deux mondes opposés: le luxe bourgeois et la misère des banlieues, d’un côté là où l’on parle bien et l’autre où l’on s’exprime en verlan, souvent en s’invectivant.

Sylvie Ohayon s’acharne à déconstruire des clichés, à dénoncer le racisme ordinaire et comme elle le fait sans la moindre subtilité, ces mêmes clichés sont en fait mis en avant et polluent l’essentiel de sa narration. Pour sauver la mise, il reste malgré tout les actrices et le duo Nathalie Baye/Lyna Khoudri fait sensation. Baye est admirable du haut de ses 50 ans de métier dans un rôle proche de celui qu’elle avait dans Vénus Beauté (une femme à la dérive, malheureuse mais épanouie dans son job). Dans les seconds rôles, Pascale Arbillot et Claude Perron s’avèrent tout aussi excellentes. Dommage que la jolie idée de la transmission n’ai pas été mieux traitée, avec un scénariste et une réalisatrice plus aguerries. Au lieu de fil blanc, on aurait eu du cousu main!

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un script peu crédible, des clichés à la pelle viennent gâcher une belle idée. Nathalie Baye domine de très loin une distribution plutôt bonne.

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