INEXORABLE

Marcel Bellmer n’a jamais retrouvé le succès de son premier roman: Inexorable. Bien des années plus tard, il s’installe avec sa jolie femme Jeanne et sa fille Lucie dans la luxueuse demeure de son beau père, qui vient de mourir. L’arrivée d’une jeune femme étrange, Gloria, déstabilise Marcel. D’autant que Jeanne l’engage comme femme de ménage. Au départ, cela semble redonner goût à la vie à l’écrivain, avant que d’autres abimes s’ouvrent à lui…

Le cinéaste belge Fabrice de Welz propose depuis presque une vingtaine d’années un cinéma radical, subversif, entre fantastique ou drame naturaliste virant à l’horreur (on se souvient de ses deux plus grandes réussites à ce jour, Calvaire et Alleluia). Il se rapproche cette fois davantage du thriller noir et violent avec cette histoire trouble d’écrivain totalement influencé par la présence d’une jeune fille semble t’il au lourd passé et qui paraît garder en elle de sombres secrets. Que désire t’elle au fond? Cherche t’elle à se venger sciemment de lui? Est ce lui sortant de son état dépressif qui voit dans cette jeunesse l’éclat quelque peu perdu de son épouse, avec qui il partage sa vie depuis vingt cinq ans? Qu’est ce qui se trame dans la tête de chacun de ses personnages? Connaissant les habitudes de De Welz pour l’exploration mentale tourmentée et son attrait pour le malsain, on se doute bien vite que le scénario va progressivement nous mener vers le chaos. Tout en gardant cet aspect jusqu’au boutiste, cette fois le réalisateur fait preuve de plus de classicisme et surprend du coup un peu moins.

Non pas qu’Inexorable déçoive ou soit moins abouti, il est en tout cas moins dérangeant que ses autres films. Il n’empêche que toute la dernière partie, fort bien orchestrée, percute par sa violence frontale, sa fureur ambiante, et son goût pour le sang à foison. Le décor planté dans cette propriété plus inquiétante que vraiment accueillante participe à la sensation d’étouffement ressenti tout au long de la projection. Dans le rôle principal, De Welz retrouve son acteur d’Adoration , le fantastique Benoit Poelvoorde, jamais aussi grandiose que dans le registre dramatique. Il donne à son personnage une épaisseur remarquable. Face à lui, Mélanie Doutey étonne également par sa facilité à composer une épouse d’abord aimante et conciliante, puis qui voit venir le danger sur son couple. Enfin, coup de coeur pour la révélation Alba Gaia Bellugi, faisant planer une sourde angoisse tout du long.

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Troublant et inconfortable, le dernier film de De Welz percute tout en étant assez classique. Poelvoorde au top!

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