Juillet 1958. Deux jeunes filles partent en vacances avec leur baby sitter à la Baule Les Pins, sans leurs parents, car ces derniers sont en plein divorce. La mère, Léna, finit par les rejoindre peu après, tentant de leur expliquer au mieux la situation.
Diane Kurys adore raconter sa propre vie en la romançant un maximum pour mieux servir ses films et charger ses scénarios en dramatisation. Presque sept ans après son magnifique Coup de Foudre , elle continue à narrer son enfance et les affres de sa famille: ici, elle évoque donc le douloureux divorce de ses parents, un couple de bourgeois qui a fini de s’aimer. Elle adopte le point de vue de Frédérique, la jeune adolescente, voyant sa mère entretenir une relation extra conjugale avec un homme plus jeune, alors qu’ils sont en pleine vacances d’été à la Baule. Cette chronique à la fois légère et dramatique n’atteint pas les sommets de sensibilité de son précédent opus familial, mais compose tout de même un joli tableau rétro de la fin des années 50. La narration alterne des séquences avec les enfants tentant de garder leur insouciance, et les adultes noyés dans leurs problèmes de coeur. L’autobiographie ne manque pas de charme, mais selon le point de vue, on pourra trouver l’ensemble soit désuet, soit nostalgique. Une nostalgie en demi teinte où la fin d’un amour rejaillit inévitablement sur les gosses qui n’ont rien demandé.
La Baule Les Pins puise son inspiration dans le passé, la cinéaste s’y replonge avec émotion et par la voix souvent off de l’adolescente rédigeant son journal intime. Pour servir pleinement son intrigue, Kurys a mis le paquet sur sa distribution et embarqué avec elle Nathalie Baye parfaite en épouse émancipée et adultère, Richard Berry correct en mari abandonné, mais également Zabou toujours très juste comédienne et le tant regretté Jean Pierre Bacri, formidable dans tous les registres. Dans des rôles plus discrets et périphériques, on retrouve Vincent Lindon quasiment à ses débuts, et Valéria Bruni Tedeschi campant une nounou dépassée par les enfants qu’elle doit gérer. Cette carte postale, baignée de soleil et aussi d’amertume, demeure agréable à voir et à revoir.
ANNEE DE PRODUCTION 1990.