LA PETITE VOLEUSE

Années 50, Centre de la France. Janine, abandonnée par ses parents, habite chez son oncle et sa tante qui lui manifestent peu d’affection. La jeune fille, rêvant de luxe, vole régulièrement tous types d’objets, jusqu’au jour où elle est démasquée. Elle quitte l’école et rencontre Michel un homme marié avec qui elle découvre la sexualité, puis Raoul, un jeune voleur de son acabit. Leur relation allie la complicité et l’amour…

Trois ans après L’Effrontée et le succès colossal qui l’accompagna, le réalisateur Claude Miller entreprit de reprendre à zéro un projet qu’avait élaboré François Truffaut en écrivant un synopsis pouvant s’apparenter à un Quatre Cent Coups au féminin. Hélas, sa mort prématurée l’empêcha de le porter à l’écran. Son ami et assistant Miller s’en empare donc et accouche d’une chronique douce amère sur l’émancipation d’une fille attachante et alerte, en pleine rébellion contre son milieu et constamment en lutte contre tout et tous. Située dans les années d’après guerre, l’intrigue fait justement la part belle à toute une reconstitution d’époque (elle est soignée et parfois un peu trop, prenant le pas sur la narration strictement dite), les dialogues apparaissent comme très littéraires (ce qui est à la fois une qualité et un défaut, puisque ici les personnages « parlent » de manière très romanesque): ce parti pris apporte un aspect suranné délicieux que Miller surligne sûrement de façon trop insistante. Niveau mise en scène, le réalisateur de Garde à Vue parait plus « emprunté » que sur L’Effrontée, comme si le défi de devoir assurer un budget plus lourd et réussir un « film d’époque » le paralysait quelque peu. Par contre, pour sa direction d’acteurs, il ne mérite que des bravos.

Retrouvant sa jeune interprète alors en pleine mutation, Miller dirige Charlotte Gainsbourg avec une infinie précision, la filmant toujours à son avantage, la montrant tantôt espiègle, mutine, impertinente et surtout follement charmeuse. L’actrice confirme l’étendue de son jeu naturel effarant, déjà en route vers la cour des grandes. De tous les plans, le film lui doit énormément. A ses côtés, on retrouve une partie importante du casting de L’Effrontée: Raoul Billerey en oncle campagnard un peu rustre, Simon de La Brosse campe le jeune voleur dont s’entiche l’héroïne, Chantal Banlier fait la tante digne de Folcoche. A noter la présence de Didier Bezace, formidable acteur prématurément disparu et hyper crédible en amant quarantenaire délicat et mélomane. La Petite Voleuse ou le parcours d’une colombe éprise de liberté, tout en criant son innocence et sa rage d’exister.

ANNEE DE PRODUCTION 1988.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Plus inégal que l'Effrontée, ce joli drame gai sur l'émancipation d'une fille des années 50 brille par ses dialogues et sa reconstitution travaillée. Charlotte Gainsbourg en est la pierre brute et précieuse.

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