LE BLE EN HERBE

En vacances avec son amie Vinca, Phil, un adolescent de 16 ans, fait la rencontre de Madame Dalleray, une femme d’âge mûr, élégante et avec qui il va bientôt nouer une relation amoureuse, évidemment interdite…

Les scénaristes Jean Aurenche et Pierre Bost ont choisi d’adapter un roman de Colette que Claude Autant Lara souhaitait mettre en images, certainement pour retrouver un peu du succès de scandale qu’il avait connu presque dix ans plus tôt avec Le Diable au Corps. Restant fidèle au texte originel, le film racontant l’initiation sexuelle d’un tout jeune homme par une femme de presque trente ans de plus que lui aurait de quoi faire grincer des dents de nos jours. A l’époque, ce sujet scabreux était évidemment audacieux, il est traité ici avec assez de pudeur pour ne pas choquer gratuitement le bourgeois ou la morale bien pensante, malgré tout il fut interdit de projection dans plusieurs villes de France. A bien des égards pourtant, Le Blé en Herbe reste infiniment chaste, sans aucune séquence explicite, et paraitra avoir pris un sacré coup de vieux aux nouvelles générations. Ce cinéma très propret avec une mise en scène bien sage, un montage sans surprises et un déroulement attendu relève d’un académisme un peu poussiéreux, ne manquant pas d’un certain charme. L’apparition de la Dame en Blanc se veut poétique, l’entrée en matière pouvant évoquer un conte érotique (l’arrivée sur une plage du jeune héros masculin nu et offert aux regards des femmes), et un romantisme désuet font partie des réels atouts de cette oeuvre, bien ancrée dans la Qualité Française, décriée plus tard par Truffaut.

La grande Edwige Feuillère porte à bout de bras le projet, en actrice dramatique accomplie, elle tient là un rôle délicat qu’elle sait interpréter avec classe. Son jeune partenaire, Pierre Michel Beck, semble compassé et peu à l’aise, ce qui reste une des faiblesses notables. A contrario, la jolie Nicole Berger incarnant la douce et amoureuse Vinca, rayonne du haut de sa pette vingtaine et tire son épingle du jeu. Elle n’aura hélas guère le temps d’avoir une carrière bien remplie, puisqu’elle décédera tragiquement dans un accident d’automobile. D’un classicisme imparable, le film d’Autant Lara traite également de la cruauté des premières amours, du goût amer qu’elles laissent en nous lorsqu’elles s’achèvent, et finalement transcende par ce biais la provocation de départ, ne se focalisant pas uniquement sur la relation interdite entre deux êtres qu’un grand écart d’âge sépare.

ANNEE DE PRODUCTION 1954.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Autant Lara ne trahit pas Colette et fait un film d'amour suave et chaste sur une relation interdite. Edwige Feuillère impériale. Charmant, mais vieillot.

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