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LE DERNIER DES HOMMES

Le portier d’un grand hôtel berlinois perd tout son prestige le jour où, devenu trop vieux, il est congédié, dépouillé de son bel uniforme et relégué au rang de gardien des toilettes. Pour sa famille, son entourage et ses voisins, il n’est plus qu’une épave dont on se moque et ne se sent plus considéré que comme le « dernier des hommes ».

Deux ans après le mythique Nosferatu, fantôme de la nuit, l’allemand Murnau revient avec un film très important, qui allait devenir une oeuvre charnière du cinéma mondial. Mettant en pratique le courant du Kammerspiel, il entreprend de raconter la déchéance sociale d’un homme établi et heureux dans son métier, respecté de tous, connaissant du jour au lendemain la disgrâce totale: d’abord son licenciement, puis sa dégringolade morale et physique. Un sujet fort pour l’époque, traitant peu des désarrois psychologiques et que Murnau transforme en vrai drame humain, bouleversant et universel. Film muet quasiment sans aucun intertitre (un cas unique dans le 7e Art), Le Dernier des Hommes a gagné ses galons de chef d’oeuvre surtout pour ses innovations techniques révolutionnaires: en effet, la caméra déchaînée va, vient, virevolte, devient subjective, traverse des espaces sans vouloir s’attarder, embarquée dans une course folle. Le personnage central semble happé par ce tourbillon, dépassé par les événements, condamné par son vieillissement, son poids trop imposant, son incapacité à se mouvoir. Et subit sa condition.

Le beau paradoxe à retenir de l’ensemble, au delà du récit poignant de cet homme déclassé et mis au banc de la société, c’est à la fois son hyper réalisme (de par le thème même) et son restant d’expressionnisme, très répandu dans le cinéma germanique de ces années 20. Ce mélange a séduit le public, mais aussi intrigué les américains, puisqu’ils incitèrent Murnau à s’expatrier à Hollywood, où il tournera des bijoux tels que L’Aurore ou City Girl. Sans renier ni son style, ni sa singularité. Unique réserve éventuelle à émettre: une happy end peu crédible et artificielle ne rentrant pas dans la logique pessimiste de son argument initial. L’acteur Emil Jannings, futur vedette de L’Ange Bleu, trouve ici son meilleur rôle. Le plus marquant en tout cas. Il joue les hommes brisés avec un tel naturel!

ANNEE DE PRODUCTION 1924.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Murnau définitivement un des cinéastes majeurs du cinéma mondial. Récit touchant et réalisation novatrice. Emil Jannings formidable.

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