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LES BANSHEES D’INISHERIN

Sur une ile isolée des côtes irlandaises, dans les années 20, Padraic est dévasté lorsque son meilleur copain Colm met soudainement fin à leur amitié de toujours. Avec l’aide de sa soeur et d’un jeune insulaire troublé, Padraic entreprend de réparer la relation endommagée par tous les moyens nécessaires, ne se doutant pas des conséquences à venir de cet acharnement à vouloir comprendre…

Déjà auteur du très convaincant Bon Baisers de Bruges et surtout du fabuleux 3 Billboards (Oscar du Meilleur Film et de la meilleure actrice), le dramaturge et réalisateur britannique Martin Mc Donagh situe l’action de son nouvel opus en pleine guerre civile irlandaise, sur une minuscule ile isolée, et élabore le récit cruel et atypique de la fin d’une amitié masculine. Jusqu’où le désespoir existentiel peut il mener? Cette question hante tout le métrage tant les comportements, l’obstination, la « folie » de ces hommes frappe par leur radicalité et leur rudesse. Sur le ton d’une comédie noire et profonde sur les rapports humains, le film bénéficie d’images sidérantes de beauté, d’une narration tranquille mais affirmée, laissant au spectateur une part d’interprétation personnelle. Une poésie originale se dégage dans cette atmosphère rugueuse, pleine de solitude, où les êtres n’ont que leurs animaux pour combler leur manque affectif et conjurer le vide de leur existence, qui plus est entourée du fracas de la guerre au loin, et des tensions locales cristallisées autour de cette amitié s’éteignant à petit feu, presque sans raison valable. Mc Donagh se montre moins ironique ou goguenard qu’il ne l’était dans ses deux autres longs métrages, ici c’est clairement la mélancolie et une tristesse tenace qui dominent, mais toujours avec une grandeur d’écriture, tant dans les dialogues que dans les situations aussi cocasses que tragiques.

Entre Padraic, homme gentil, peu cultivé et légèrement simplet et Colm, taiseux buté, renfermé et jouant du violon pour oublier que le temps passe sans pitié, le courant ne passe plus et une incommunicabilité irréversible semble avoir détruit leurs liens. Mc Donagh reprend le duo d’acteurs qu’il avait brillamment dirigé dans Bruges et les replace dans un contexte tout différent, mais non moins captivant. Brendan Gleeson n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour créer de vraies émotions et son talent est à saluer haut la main. Pourtant, c’est son acolyte Colin Farell qui offre surtout une composition formidable (il n’est pas exagéré de dire qu’il s’agit là de son meilleur rôle), il a d’ailleurs reçu la Coupe Volpi au dernier festival de Venise. Ce très beau film clôturant l’année 2022 interpelle rien de moins que le sens de la vie et notre propre humanité.

ANNEE DE PRODUCTION 2022.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Beau, cruel et mélancolique, le nouveau film de Mc Donagh interroge notre rapport à l'autre. Images splendides. Colin Farell n'a jamais été aussi formidable.

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