L’EVENEMENT

France, 1963. Anne, étudiante prometteuse en Lettres Modernes, tombe enceinte. Elle décide d’avorter, prête à tout pour disposer de son corps et de son avenir. Elle s’engage seule dans cette course contre la montre, bravant la loi. Les examens de fin d’année approchent, tandis que son ventre s’arrondit…

D’après le livre autobiographique de la romancière Annie Ernaux, ce récit d’émancipation  dans une France encore sous la coupe de lois rétrogrades et empêchant aux femmes de choisir ou non de garder leur futur bébé, sonne fort dans notre époque actuelle, où les combats féministes sont encore très nombreux. La réalisatrice Audrey Diwan signe là son second film, après le réussi Mais vous êtes fous, et adapte ce roman dans un style proche de celui des Frères Dardenne: âpreté du traitement, sécheresse dans la mise en scène, froideur clinique d’une lutte pour la jeune héroîne, cherchant à échapper au destin social de sa famille prolétaire. Cette oeuvre, à la portée infiniment politique, se veut autant un témoignage édifiant de la condition féminine avant la loi Veil de 1974 que l’émouvante et éprouvante description d’une solitude: le personnage principal se débat seule contre tous, vivant sous la pression constante (non seulement celle de son environnement que celle du temps qui passe, rendant sa grossesse de plus en plus évidente). La caméra la suit au plus près, à coup de gros plans insistants, et souvent l’accompagne dans ses déplacements sans user de dialogues, ce qui peut donner au film une certaine lenteur, mais qui accentue aussi efficacement le sentiment d’urgence et d’angoisse.

Dès le départ, tout semble converger vers une tragédie annoncée. Audrey Diwan choisit l’axe plus audacieux de la frontalité et ne nous épargne pas les séquences où le corps doit être filmé tel quel, afin de comprendre le calvaire que subissait la femme en décidant d’avoir recours à l’avortement clandestin. L’événement rappelle enfin un autre très beau film, difficile aussi, du roumain Cristian Mungiu 4 Mois, 3 semaines, 2 jours, où le même sujet était traité avec autant de courage et de force. Enfin, saluons Anamaria Vartolomei, dont l’intensité dramatique bouleverse, que ce soit dans ses silences que dans sa rage de vivre. Une actrice dont on reparlera certainement. Et la participation de grands noms qu’on ne présente plus: Pio Marmaï, Sandrine Bonnaire, Anna Mouglalis. Assurément un film très important. Lion d’Or au très prisé dernier festival de Venise.

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

L'avortement clandestin comme sujet fort est traité ici avec courage et une âpreté sidérante. Anamaria Vartolomei fera du chemin, tant son jeu nous accroche.

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