M LE MAUDIT

Un mystérieux et terrifiant tueur d’enfants court les rues dans un Berlin apeuré. La petite Elsie Beckman est la dernière victime de l’assassin. Une traque s’organise pour l’arrêter. Mais en parallèle de l’enquête policière, un groupuscule d’indicateurs formant une pègre locale se met aussi en chasse, assoiffée de justice aveugle…

Le plus grand réalisateur allemand Fritz Lang, auteur du mythique Metropolis, s’est emparé du fait divers dit du « Vampire de Dusseldorf » pour accoucher de cette oeuvre devenue légendaire à plus d’un titre. Tout d’abord, elle est une fabuleuse transition du muet au parlant, servie par une mise en scène magistrale: Lang utilise des plans séquences hallucinants entre réalisme et expressionnisme, avec des cadres somptueux et des profondeurs de champ vertigineuses. L’autre trait de génie du film est d’avoir su capter l’air de son temps: tourné dans une Allemagne déja gangrénée par un nazisme menaçant, le cinéaste parle d’obscurantisme à demi mots, d’ailleurs le premier titre qu’il avait choisi était « Les assassins sont parmi nous ». Il dépeint bien entendu l’angoisse montante avec ce tueur de fillettes dans la nature et prêt à frapper n’importe quand, au gré de ses pulsions, mais il montre aussi les agissements de la Pègre, voulant se substituer à la véritable Justice. Ces hommes capturant le meurtrier par eux mêmes décident de dresser un tribunal populaire, prêt à le lyncher sans autre forme de procès.

Après une scène d’ouverture magnifique et pourtant seulement suggérée où l’on assiste au meurtre de la petite Elsie en quelques plans évocateurs, le poids du destin accablant l’individu ne va cesser de se construire au fil de l’intrigue. On passe de la presse à la police, de la population aux hommes avides de capturer l’homme pour le punir, et cette toile d’araignée implacable est scrutée au scalpel. C’est la société allemande toute entière qui est mise sur le grill, quelques années seulement avant de basculer dans l’extrêmisme que l’on sait. Pour donner chair à son meurtrier d’enfants, Fritz Lang a donné le rôle à Peter Lorre, un acteur grassouillet, aux yeux globuleux, livrant là une prestation saisissante et inoubliable. Une composition qui va lui coller à la peau toute sa carrière. Lors du final hautement dramatique, la puissance des mots et de la culpabilité finissent de rendre ce bijou du 7e Art absolument essentiel.

ANNEE DE PRODUCTION 1931.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un chef d'oeuvre absolu et indispensable. Lang au sommet. Peter Lorre est rentré dans l Histoire!

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