MADRES PARALELAS

Deux femmes, Janis et Ana, se rencontrent dans une chambre d’hôpital, où elles sont sur le point d’accoucher. Elles sont toutes deux célibataires et sont tombées enceintes, sans l’avoir planifié. Janis, la quarantaine, est plutôt ravie de devenir enfin mère, tandis qu’Ana, encore à peine majeure, se sent désemparée. Chacune repart avec son bébé. Ce n’est que quelques mois plus tard que des circonstances imprévisibles vont les remettre en présence l’une de l’autre…

Après son précédent opus très autocentré sur le bilan de vie d’un quinquagénaire (Douleur et Gloire), Pedro Almodovar revient à son cinéma de « femmes » qu’il sait si bien trousser et plus spécifiquement aux figures maternelles, jalonnant l’essentiel de son oeuvre. Sur le mode d’une comédie dramatique, le cinéaste espagnol nous convie à suivre un double récit (dans l’un, il convoque les fantômes du franquisme, dans l’autre, il dresse un portrait féminin appliqué et touchant), la structure de son scénario nous entraine dans des thèmes comme la maternité ou la descendance et il mélange à la fois la blessure collective d’un peuple qui a dû vivre sous dictature pendant des décennies et l’histoire intime d’une femme tardivement mère et confronté très vite à une situation délicate. Ce mixage, tout audacieux qu’il soit, a parfois du mal à se faire harmonieusement, comme si l’écriture de l’auteur de Talons Aiguilles ne coulait pas autant de source que sur certaines de ses autres oeuvres. La touche politique est réservée au prologue et à l’épilogue (le dernier plan est magnifique d’ailleurs), le reste du film parle plus du secret et des liens du sang (parfois de façon un peu maladroite).

Si la mise en scène possède une beauté incontestable, du point de vue de l’émotion, elle n’atteint pas le haut du panier que furent Tout sur ma mère ou Parle avec elle. Cette fois, le mélodrame se joue en mode mineur et Almodovar n’use quasiment d’aucune excentricité dans les rebondissements: tout reste du cinéma, mais plausible et de l’ordre du possible. Il réemploie pour la 6ème fois sa muse Pénélope Cruz et lui offre ce beau rôle sur un plateau d’argent: elle est une fois encore frémissante et craquante, dans chaque registre requis. La jeune Milena Smit, une quasi débutante, fait très bonne impression face à elle et lui tient la dragée haute. Avis favorable donc pour ce 22ème long métrage de l’enfant terrible de la Movida… tout en sachant qu’il peut faire encore mieux! A moins que l’on devienne trop exigeant??

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un Almodovar en bonne forme, mais moins éclatant sur l'émotion. Pénélope Cruz toujours impec.

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