Vincent Smith et sa soeur Ida sont des fermiers tenant un motel lugubre dans l’Amérique Profonde. Vincent est bien connu dans la région pour sa fameuse viande fumée. Mais l’origine de la viande est plutôt inhabituelle: il s’agit en fait de chair humaine qu’il se procure en kidnappant des touristes de passage, qu’il cultive d’abord dans son potager personnel…
Attention film inclassable estampillé « ovni barjo »! Nuits de Cauchemar se présente sous les auspices d’une parodie de l’horreur, une fable terrifiante à l’humour salvateur et au second degré décapant. Le macabre y côtoie la plaisanterie, le ton sardonique s’allie avec le gore, alignant des références aux classiques que furent Psychose ou Massacre à la Tronçonneuse. D’ailleurs, Tobe Hooper fut un temps envisagé pour mener le projet à bien, mais devant l’évident pastiche que promettait le scénario déjanté, il fut préféré à Kevin Connor, un spécialiste du cinéma Bis que rien ne pouvait effrayer. Surtout pas ce mélange détonnant de répugnant et de drôlerie. Le film multiplie les idées saugrenues (notamment l’hilarant potager de têtes humaines sortant de terre), assume sa bizarrerie et son manque de sérieux iconoclaste. Les bouseux locaux sont des cannibales qui s’ignorent, s’empiffrant de viande humaine tout en croyant qu’il s’agit de cochons en bonne et due forme, donnant le Bon Dieu sans confessions aux fermiers lointains cousins d’un Norman Bates sous acide! Dans une ultime séquence carrément délirante, un duel avec tronçonneuses provoque autant d’éclats de rires que de surprise: rarement le cinéma de genre ne s’autorisa d’aller autant dans l’outrance.
Pour jouer ce charcutier zinzin en apparence paisible campagnard, la production a confié le rôle à Rory Calhoun, un ex acteur de seconde zone essentiellement vu dans une flopée de westerns (il fut le petit ami crapuleux de Marilyn Monroe dans La Rivière sans retour). Nancy Parsons incarne sa soeur inquiétante à souhait, son physique rappelant celui de Shirley Stoler, l’infirmière obèse et psychopathe des Tueurs de la Lune de Miel. Si l’envie vous prend de vous égarer dans un univers très spécial, n’hésitez pas à visiter ce motel où le rire se transforme en cris d’effroi! Vous ne serez assurément pas déçus du voyage!
ANNEE DE PRODUCTION 1980.
