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PARADIS: AMOUR

Teresa, une autrichienne quinquagénaire, ronde et en manque d’amour, vient au Kenya pour y passer des vacances. Elle espère bien y faire des rencontres. Mais ici, pour les « beach boys » aux corps musclés, l’amour est un produit qui se vend…

Le cinéma autrichien compte parmi ses illustres cinéastes Michael Haneke bien sûr, mais également Ulrich Seidl. Les deux hommes ont en commun un goût pour le malaise, une propension à décortiquer les plaies sociales, à montrer de manière clinique des réalités qui dérangent. Avec sa trilogie intitulée Paradis, Seidl ne déroge pas à cette règle et notamment avec ce premier volet Amour, racontant l’histoire d’une femme célibataire, cherchant des relations physiques et surtout de la tendresse et qui croit pouvoir les trouver lors de son séjour en Afrique. Les désillusions vont s’enchainer pour elle, puisque évidemment elle ne va tomber que sur de jeunes hommes avides d’argent et monnayant leurs corps. Avec ses plans fixes, ses cadrages dignes d’un documentaire, le film traite frontalement du tourisme sexuel et ose montrer la nudité dans toute sa vérité, avec une crudité courageuse. Le récit, rude et dérangeant, se laisse suivre malgré quelques longueurs, accompagnant au plus près l’héroïne dans sa quête d’affection impossible à combler. Le réalisateur pointe habilement du doigt, dès son prologue, la frustration immense de cette femme, à l’existence morne et insatisfaisante et au fil de la narration, on ne peut que ressentir une certaine pitié pour elle.

Seidl est moins froid et moins cynique qu’Haneke dans sa démonstration, mais il parvient malgré tout à contourner le mauvais goût et à offrir un tableau âpre de cette exploitation de la femme (mais aussi des hommes qui sont ici considérés comme des objets par leurs « clientes »). Le drame ironique et finalement bien triste est soutenu par la magnifique composition de l’actrice Margarete Tiesel, filmée bien souvent sous des angles peu flatteurs. Paradis Amour fait partie de ces films glauques, que l’on regarde en essayant de se persuader que c’est une fiction, mais au fond sa force de frappe réside dans son autopsie sans concessions d’une réalité déplaisante et cruelle.

ANNEE DE PRODUCTION 2012.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Dérangeant et cruel, le récit d'une solitude immense au milieu du tourisme sexuel. Seidl cadre longuement et fixement son actrice Margarete Tiesel.

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