RUE DES PRAIRIES

Ouvrier au grand coeur, Henri Neveu élève seul ses trois grands enfants, après la mort de sa femme. Il y a Loulou, le plus âgé, coureur cycliste doué. Odette, sa fille est vendeuse et enfin le plus jeune Henri est un garçon difficile, bagarreur et mauvais élève à l’école. Chacun à sa manière, ils vont donner du fil à retordre à ce père aux bonnes intentions et n’acceptant pas vraiment de les voir grandir et de devenir adultes…

Au départ, c’est un roman de René Lefèvre, une sorte de chronique sociale et familiale que décide de porter à l’écran Denys de la Patellière, l’auteur des Grandes Familles. Entre drame psychologique et constat sur le choc des générations, ce film marque les retrouvailles du réalisateur avec son acteur fétiche Jean Gabin. Interprétant ici un ouvrier généreux, père autoritaire et veuf par dessus le marché, il donne toute la mesure de son talent à ce rôle attachant dans lequel il est émouvant de le voir confronté à trois enfants, jeunes adultes, dont l’ingratitude le choque et le peine. Il assiste au délitement de la cellule familiale et les voit tout simplement s’émanciper sans lui. Ce récit se veut aussi un hymne au monde ouvrier, au petit peuple, vivant dans un XIe arrondissement parisien encore convivial et au lent changement de mentalité s’amorçant entre les parents d’après guerre et leurs progénitures désireuses de vivre « à leur manière ». Servi par un dialogue ciselé et mordant que l’on doit à Michel Audiard, Rue des Prairies reste également un indéniable témoignage sociologique et une ode à l’amour filial, au delà des liens du sang, puisque le personnage de Gabin a éduqué un enfant adultérin, créant une rivalité avec ses deux autres enfants « naturels ».

La réalisation de La Patellière n’a certes aucune ambition révolutionnaire, elle sert honnêtement son histoire, s’appuie sur une narration bien huilée. On peut cependant regretter que la psychologie y soit sommaire et que les personnages secondaires soient sacrifiés au détriment du « Patron ». En effet, le film repose entièrement sur les épaules de Gabin donc, impérial, et ne laissant guère de latitude à ses partenaires. Deux jeunes débutants lui donnent la réplique: Claude Brasseur en fiston ingrat et Marie José Nat, au front décidé et au talent déjà affirmé. L’épilogue semble avoir été vite « bâclé », mais globalement cette oeuvre fait partie d’un « cinéma de papa » toujours agréable à voir et revoir.

ANNEE DE PRODUCTION 1959.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Gabin est l'édifice imposant de ce semi drame familial. Audiard a tissé des répliques imparables.

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