AccueilCritiquesDrameTHE LOST DAUGHTER

THE LOST DAUGHTER

Lors de ses vacances en Grèce, Leda, presque la cinquantaine, est fascinée par une jeune mère et sa fille qu’elle observe sur la plage, où elle se rend chaque jour. Bouleversée par leur relation fusionnelle, Leda se sent submergée par la confusion et l’intensité de ses souvenirs la replonge dans son rapport à la maternité. Elle est mère de deux filles qu’elle n’a pas élevé correctement, par choix, égoïsme et désirant rester femme avant tout. Dès lors, les remords et la culpabilité vont l’envahir…

L’actrice américaine Maggie Gyllenhaal, que l’on connait depuis une vingtaine d’années et découverte dans le mémorable La Secrétaire, se lance dans la réalisation et le moins que l’on puisse dire, c’est que pour son coup d’essai, elle n’a pas choisi la facilité ni la voie la moins périlleuse. Elle adapte en effet un roman méconnu d’Elena Ferrante au sujet original et fort (à savoir la maternité « contre nature ») et en tire un drame psychologique étonnant et perturbant. Construit presque comme un thriller tendu, le récit suit donc son héroïne, seule en vacances et se confrontant malgré elle à un passé plutôt lourd (le recours aux flash backs nous apprend qu’elle a préféré faire passer ses propres désirs avant ceux de ses deux enfants, et les a même abandonnés pendant une longue période, pour vivre un amour adultère). Bien sûr, la cinéaste débutante ne juge jamais son personnage, elle montre ses fêlures, sa culpabilité enfouie et son sentiment d’avoir « fauté » commence à remonter à la surface. Elle a le « mal de mère’ pourrait on dire, devant assumer ses choix peu conventionnels et le cinéma jusque là ne s’était pas vraiment penché sur ce thème finalement tabou. Nait on pour devenir mère? Le devient on naturellement? L’amour maternel suffit il à ne pas « déraisonner »? Autant de questions que la narration pose subtilement, au travers de cette crise existentielle, traversée par Leda.

La difficulté d’être parent est alors au centre de toute l’intrigue, certes peu divertissante, mais abordé avec sensibilité et de façon même cérébrale. La grande réussite du film réside dans sa capacité à ne pas faire de cette femme un monstre sans coeur, juste un être humain que la maternité a asphyxié et qui a cherché à « respirer » autrement. La faiblesse la plus notable provient sûrement des longueurs (le montage aurait pu couper un bon gros quart d’heure). La contribution éclatante d’Olivia Colman (La Favorite, The Father), actrice décidément formidable, donne au film une bonne partie de sa grandeur. A partir de là, on attend évidemment beaucoup du second long métrage de Maggie Gyllenhaal pour confirmer ses débuts très prometteurs. Visible sur NETFLIX.

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

La maternité "imparfaite" scrutée à la loupe par Maggie Gyllenhaal, débutante réalisatrice audacieuse. Olivia Colman extraordinaire.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

La maternité "imparfaite" scrutée à la loupe par Maggie Gyllenhaal, débutante réalisatrice audacieuse. Olivia Colman extraordinaire.THE LOST DAUGHTER