TOOTSIE

Michael Dorsey, acteur exigeant, désespère de décrocher à nouveau un rôle. Sans trop y croire, il décide alors de se créer une nouvelle personnalité : il sera Dorothy Michaels, une femme dotée d’une forte personnalité. Or, son déguisement va non seulement lui permettre de jouer dans une série télévisée, mais même lui attirer un vrai public de fans. Si ce nouveau statut n’est pas pour lui déplaire, il se trouve bientôt confronté à un dilemme difficile : comment avouer à sa collègue Julie Nichols, qui a fait de lui sa confidente, qu’il est en réalité un travesti amoureux d’elle ?

Pour sa seule comédie en tant que réalisateur, Sydney Pollack, plus aguerri pour filmer les tourments du coeur, fait montre d’une belle énergie et d’un sens du timing comique non dénué d’émotion. Tootsie part pourtant sur un pitch proche de celui de Certains l’aiment chaud: ici, un acteur au chômage choisit de se travestir en femme pour obtenir un rôle et non seulement il y parvient, mais les enjeux du film vont être de faire perdurer ce jeu de dupes auprès de tous, de maintenir la supercherie, de gérer ses sentiments naissants pour une de ses collègues actrices (qui va la croire « lesbienne »). Autant de quiproquos et de situations ubuesques que Pollack prend plaisir à mettre en scène sur la base d’un récit aéré, joyeusement rythmé, et se fendant en prime d’une satire du milieu de la télévision. Entre charme revigorant, drôlerie et esprit de vaudeville, Tootsie démontre que l’homme peut tout à fait être une femme comme les autres, galérer à se faire belle, se faire accepter par la masse masculine dominante, et atteindre même un degré de vedettariat insensé! Le tout sans jamais se prendre au sérieux, s’autoriser une incursion vers la comédie romantique avant l’heure (les décennies 80/90 en regorgeront).

Bien sûr, d’aucuns prétendront que le film tient essentiellement sur la performance incroyable de Dustin Hoffman, aussi bluffant en acteur à la dérive et désargenté qu’irrésistible en dame à poigne, tailleur strict, voix aigrelette, se jouant de tous pour imposer sa présence. Sa métamorphose troublante ne tombe jamais dans le ridicule ou l’à peu près. Il est Dorothy jusqu’au bout des ongles! Pour l’entourer, la jolie Jessica Lange campe sa copine/collègue dont il est fou amoureux et qui ne flaire pas à un instant l’homme caché derrière le déguisement. Fait curieux: c’est elle qui obtiendra un Oscar pour ce rôle, au nez et à la barbe de Dustin! Mine de rien, derrière l’amusant stratagème du travestissement, Sydney Pollack aborde des questions aussi sérieuses que l’identité sexuelle, la place de la femme dans le monde du travail. Bref, pour toutes ces raisons, le film a bien mérité de devenir un classique.

ANNEE DE PRODUCTION 1983.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Entre humour et émotion, une comédie désopilante sur le travestissement. Réalisation inspirée de Pollack, script au poil et surtout Dustin Hoffman dans un de ses rôles les plus complets.

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