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UN TRAMWAY NOMME DESIR

Héritière ruinée, Blanche Dubois s’installe chez sa soeur Stella et son beau frère Stanley Kowalski, dans un quartier populaire de la Nouvelle Orléans. Maniérée, capricieuse et jugeant les lieux plutôt crasseux, Blanche rentre bientôt en conflit avec Stanley, ouvrier viril, rustre et impulsif, qui n’hésite pas à être violent. Lui vivant au rythme de ses passions (le poker, le bowling) et faisant régner un machisme débordant, Blanche va progressivement sombrer dans ses névroses et sa santé mentale va décliner…

D’abord, ce fut une pièce de théatre, jouée avec succès à Broadway, grâce à une mise en scène inspirée d’Elia Kazan, qui en fait donc sa propre adaptation cinématographique, avec encore davantage d’excellence. Excellence du texte écrit par Tennessee Williams, d’une richesse et d’une poésie inégalée, avec des dialogues très littéraires mais dont l’exigence demeure admirable plus d’un demi siècle après. La réalisation de Kazan est certes théatrale, mais il sait magnifiquement utiliser le décor unique de cette maison délabrée, pour en rendre toute l’atmosphère étouffante et  nous enfermer avec ses personnages, comme si nous étions piégés dans une toile d’araignée. L’histoire se joue à plusieurs niveaux, mais elle fait surtout se croiser des pulsions charnelles et des névroses que ces êtres humains ne peuvent réprimer tout à fait. Les convulsions morales, les paradoxes de leur personnalité se heurtent sans cesse à une morale de plomb, et cette confrontation de classe sociale rend le propos passionnant de bout en bout. Esclaves ou bourreaux de leurs désirs, ils ne peuvent que se déchirer et c’est à celui (ou celle) qui sera le plus solide pour y résister.

Il faut rappeler l’audace dont a fait preuve Kazan de proposer un tel sujet dans un cinéma hollywoodien classique et très « convenable », et il contourne la censure avec un talent fou. L’esthétique compte aussi pour beaucoup, avec un noir et blanc remarquable, jouant avec des clairs obscurs symbolisant directement les âmes de ces protagonistes, qu’ils soient complexes comme Blanche, ou primaires comme Stanley. Enfin, la dernière puissance du film repose sur une interprétation tout à fait exceptionnelle. Dans le rôle si difficile de Blanche, Vivien Leigh fracasse l’image romantique de Scarlett O’Hara et s’approprie les tourments, les ambivalences d’un des pus beaux personnages féminins jamais écrits. Elle livre une performance prodigieuse et remportera le second Oscar de sa carrière. Et puis, face à elle, un certain Marlon Brando fut la révélation choc de ce Tramway, avec son animalité, son magnétisme et sa sensualité inouïe. Sa présence vaut à elle seule le déplacement. Le total de tous ces ingrédients: rien de moins qu’un des plus grands classiques du cinéma américain. Incontournable tout simplement.

ANNEE DE PRODUCTION 1951.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Sur des dialogues éblouissants, Kazan filme le choc de deux personnalités. Trouble et sensuel. Vivien Leigh immense et la tornade Brando emporte tout.

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