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VIOLETTE NOZIERE

1933. Paris. Afin de fuir la médiocrité familiale, Violette Nozière, 17 ans, fréquente des étudiants, se prostitue à l’occasion, trouve des protecteurs qui lui donnent de l’argent. Un jour, elle contracte la syphilis, alors qu’elle vient de rencontrer un gigolo, dont elle tombe amoureuse. Elle décide de voler ses parents, et pour cela tente de les empoisonner. Son père meurt, sa mère en réchappe. Arrêtée, c’est désormais devant la justice qu’elle va devoir expliquer les raisons de son geste, et au passage révéler des horreurs subies au sein de sa propre famille…

Toute première des sept collaborations entre Claude Chabrol et Isabelle Huppert, Violette Nozière marque leur rencontre à travers le récit d’un fait divers réel, survenu dans les années 30, et contant l’histoire d’une jeune fille parricide, dont le procès fut retentissant. Chabrol s’amuse à disséquer la toute petite bourgeoisie parisienne comme il le fera ensuite dans sa carrière en mettant le doigt là où ca fait mal, sur les mensonges, les hypocrisies de familles en apparence reluisantes, mais qui en fait cachent de lourds secrets. Le réalisateur de Landru est pourtant moins intéressé par l’aspect judiciaire de l’affaire que par la description des faits tels qu’ils se sont produits. Et il s’acharne plutôt à montrer la jeune Violette dans son quotidien, sans la juger, ni essayer de la comprendre. Car il n’y a sûrement rien à comprendre justement: ce basculement vers le meurtre prémédité découle d’un climat social et d’une atmosphère familiale malsaine. Violette est vue comme une révoltée (à l’époque d’ailleurs, les surréalistes avaient pris fait et cause pour elle, la croyant lorsqu’elle affirmait avoir été longtemps victime d’un père incestueux).

Par petites touches, Chabrol nous intègre dans un univers étriqué où les monstres ne sont pas ce que l’on nous désigne et où il brouille les cartes très habilement. Et il dénonce l’air de rien le conformisme ambiant, la montée du fascisme moral. Bien entendu, il ne dit jamais que Violette est innocente et blanche comme une colombe, ce serait trop simple, il préfère laisser planer une ambiguité. L’incarnation prodigieuse d’Isabelle Huppert apporte une profondeur incroyable au rôle, car elle sait mieux que personne jouer de son mystère, de son aura, sans jamais livrer tout d’elle même. Elle remporta son premier prix d’Interprétation à Cannes, deux ans après celui loupé pour La Dentellière. Ne pas oublier de mentionner Stéphane Audran et Jean Carmet, en parents étouffants et mesquins. Chabrol réalise là un de ses films les plus forts, où l’ombre de la guillotine apparaît, annonçant le grandiose Une Affaire de Femmes, dix ans plus tard.

ANNEE DE PRODUCTION 1978.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une des oeuvres les plus abouties de Chabrol. Script habile et malin qui joue sur l'ambiguité. Isabelle Huppert grande et à l'aube d'une carrière inouie.

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