NELL

Seule avec sa mère, Nell est une jeune femme vivant une existence d’ermite dans les bois sauvages de Caroline du Nord. Mais lorsque sa mère meurt, elle voit sa vie bouleversée par l’arrivée de deux physiciens, Jerry et Paula, bien décidés à lui faire quitter progressivement son milieu naturel, pour la confronter au monde moderne. Une expérience aussi foudroyante qu’irrévocable…

Nell est un très beau personnage de cinéma, aussi innocente que belle, aussi libre et sauvage que la forêt dans laquelle elle a passée sa vie. Elle fait bien sûr penser d’emblée à L’Enfant Sauvage de François Truffaut, même si elle est déjà rentrée dans l’âge adulte et s’est débrouillée pour survivre avec ses propres moyens, loin de toute civilisation. Ce sujet, très fort et touchant, devient sous la caméra de Michael Apted, à qui l’on doit le superbe Gorilles dans la brume, un joli film délicat et d’une sensibilité certaine. Avec sobriété, Apted parvient à nous faire entrer en communion avec Nell, qui s’exprime avec ses mots à elle, réagit en fonction de son instinct primaire, et ne se comporte comme un « être civilisé’ qu’avec les deux autres personnages du film, prêts à tout pour mieux la connaitre, mais aussi à l’ouvrir au monde extérieur. Le film soulève des questions d’ordre éthique et médicale, sans perdre de vue le parcours sûrement chaotique qui est le sien (perte de sa petite soeur jumelle, isolement et solitude). Malgré d’évidentes qualités, le film pêche sur la longueur par son trop grand épanchement pour les bons sentiments, chers au cinéma américain.

La musique, omniprésente et bien que joliment composée par Mark Isham, prend beaucoup de place et surtout la dernière demi heure frise la mièvrerie, l’aspect trop « bisounours » de l’épilogue voudrait nous faire croire que Nell va pouvoir s’adapter au monde qui est le nôtre, alors qu’il est si rude, si sombre, sa vulnérabilité est sans doute trop appuyée pour que l’on puisse croire à son insertion facile. Ce qui rend le projet tout de même intéressant et attractif, c’est son actrice productrice. Jodie Foster s’est battue pour obtenir ce rôle casse gueule, mais l’incarne avec l’excellence qu’on lui connait, très fine dans ses regards mélancoliques, ses attitudes apeurées, elle déploie un talent inouï qui ne mérite que des éloges. A ses côtés, Liam Neeson compose un médecin humaniste et patient, ouvert à cette sauvageonne troublante qui lui dessèche le coeur. Malgré quelques réserves, le film trouve son tempo et le message de tolérance délivré est appréciable.

ANNEE DE PRODUCTION 1994.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Entre humanisme et délicatesse, avec parfois trop de sentimentalisme. Jodie Foster bluffante.

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