Lors d’une fête, Howard Brubaker, modeste employé de bureau récemment promu, fait la connaissance de Catherine, une magnifique française, qui se trouve être la femme de son patron. L’un et l’autre sont malheureux dans leurs mariages respectifs. Ils tombent amoureux et décident de fuir et de tout quitter pour aller vivre à Paris…
Juste après avoir signé Luke la main froide, le réalisateur américain Stuart Rosenberg a voulu changer de genre et s’est lancé dans la comédie romantique, encore assez peu en vogue à la fin de ces années 60. Admiratif des films brillants de Billy Wilder, il a imaginé diriger Jack Lemmon tombant amoureux fou d’une femme mariée et décidant de changer totalement de vie pour ce coup de foudre. Son intrigue tient à peine sur un confetti, et pour pallier à cette faiblesse, le scénario aurait dû regorger de séquences drôles, de quiproquos inattendus, afin de ressembler un tant soit peu à un vaudeville accrocheur. Or, au lieu de ça, le récit ne décolle jamais, aucun gag (ou presque) ne provoque l’once d’un sourire, les dialogues sont d’une mollesse désespérante et Rosenberg semble se moquer de sa mise en scène, plate et sans personnalité. Total: un ennui profond s’installe et ne permet jamais à ces Folies d’Avril d’offrir la moindre folie justement!
Pour ce duo adultère d’amoureux, le réalisateur réunit donc Jack Lemmon et notre Catherine Deneuve, alors tout juste célébrée pour Belle de Jour. Disons le tout net: le tandem ne fonctionne pas, non pas parce qu’il est improbable, mais parce que Lemmon nous ressert ses sempiternels grimaces, son numéro bien connu de Don Juan maladroit qui faisait mouche chez Wilder (La Garçonnière, Irma la Douce). Quant à Deneuve, elle est employée comme « la jolie française blonde » à l’accent déplorable et qui ne peut compter que sur sa beauté renversante pour assurer le spectacle. Niveau jeu, elle paraît hélas très mal à l’aise dans cette première incursion américaine. Un film raté d’ailleurs oublié et… oubliable!
ANNEE DE PRODUCTION 1969.
