Rie découvre à la mort accidentelle de son mari qu’il n’était pas celui qu’il prétendait. Elle engage un avocat pour connaitre la véritable identité de celui qu’elle aimait. Une longue enquête s’ouvre alors…
Les surprises cinématographiques venues du Pays du Soleil Levant ne débarquent pas toutes chez nous, sauf quand elles ont connu un immense succès sur leur sol, ce qui est justement le cas de ce A Man, vendu comme une des oeuvres les plus fortes de l’an passé, ayant récolté huit prix prestigieux, équivalents des Oscars. On était donc au départ plutôt favorablement attiré par cette « publicité » finalement quelque peu exagérée. Sur une idée de base séduisante, le film se présente comme un thriller introspectif sous forme d’enquête policière autour d’un homme ayant usurpé l’identité d’un autre et trompé son monde. Le récit multiplie les mystères un peu fumeux, à coups de flash backs et d’intrigues à tiroirs, parvenant tout juste à nous accrocher. Peu aidé par une mise en scène atone (pour ne pas dire léthargique) due au cinéaste nippon Kei Ishikawa, A Man tente de mélanger à la fois le côté obscur du polar et le drame humain en donnant plusieurs points de vue (celui de l’inspecteur, de l’avocat, de l’épouse, du frère du disparu, etc…), sans hélas y trouver un équilibre satisfaisant. De plus, dès lors que le « pourquoi du comment » survient, d’ailleurs un peu trop vite, ce qui suit devient inévitablement superflu, laissant une impression de remplissage.
Au niveau de l’interprétation, les choses s’arrangent plus notablement avec le jeune Satoshi Tsumabuki incarnant l’avocat en quête de vérité et Sakura Andô, jouant la veuve avec sensibilité. Le thème de la crise identitaire et de l’usurpation qui en découle aurait mérité un traitement plus excitant, ou en tout cas moins tortueux. Le cinéma japonais nous a déjà habitué à mieux dans le passé. A coups de rebondissements aussi inconsistants et de révélations finalement prévisibles, A Man promet beaucoup et en bout de course, on a juste envie de dire: Tout ça pour ça ?
ANNEE DE PRODUCTION 2024.
