ADOLPHE

Au XIXe siècle, Adolphe, insouciant jeune homme de 24 ans, envisage d’obtenir les faveurs d’Ellénore, une très belle femme de dix ans son ainée, bien plus vulnérable. Celle ci cède à ses avances et pour lui, renonce à tout. Mais déjà, Adolphe l’aime moins. Pourtant, l’idée de la faire souffrir lui est insupportable…

La passion jusqu’à la mort! Adaptant le court roman de Benjamin Constant, magnifique récit d’un amour non partagé, le réalisateur français Benoit Jacquot décortique une relation sentimentale à sens unique et tire le portrait d’un jeune inconséquent, jouant presque malgré lui avec l’attachement exclusif de sa belle amante. Le texte, splendide, est ici repris dans de longs extraits de dialogues et surtout de monologues nous indiquant avec précision l’état d’esprit de ces deux protagonistes. Jacquot s’adjoint avec Benoit Delhomme pour créer des images superbes, ressemblant parfois à des tableaux de maîtres, et restitue avec élégance un romanesque incandescent. Le cinéaste se tient à distance de son couple pour mieux capter tantôt leur attirance physique tantôt leur éloignement lorsqu’Adolphe se voit incapable de s’abandonner totalement. De ce fait, le traitement narratif, d’une profonde froideur, empêche d’une certaine manière l’émotion de nous submerger: ce choix de mise en scène convient à l’esprit du roman, mais y perd de sa force avec le passage à l’écran.

Ceci étant dit, le soin extrême apporté aux décors, aux costumes, à la prose de Constant font tout de même d’Adolphe un bel objet de cinéma, un peu nostalgique de la fameuse « Qualité France » que l’on tournait à foison dans les années 50, pour redonner vie aux siècles passés. Du côté des comédiens, le jeune Stanislas Merhar, révélé dans Nettoyage à Sec par Anne Fontaine, trouve ici avec le rôle titre un beau personnage de séducteur égocentrique qu’il joue de façon atone, cadrant parfaitement avec son attitude d’amant nonchalant. Mais le film est essentiellement habité par une fiévreuse Isabelle Adjani, sublimement belle et offrant son être frémissant à un personnage de femme dévastée, très proche de celui qui l’a lancé, Adèle H. Dans des compositions plus périphériques, Jean Yanne et Romain Duris complètent la distribution. Jacquot poursuivra sa radiographie de l’amour absolu dans Trois Coeurs, situé cette fois en pleine période contemporaine.

ANNEE DE PRODUCTION 2002.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Beau et soigné, ce film sur l'amour absolu touche par la prose de Constant sur une réalisation glaciale de Jacquot. Adjani colle idéalement à ce rôle de femme passionnée.

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