AS BESTAS

Antoine et Olga, un couple de français, sont installés depuis longtemps dans un petit village isolé de Galice. Ils ont une ferme et restaurent des maisons abandonnées pour faciliter le repeuplement. Tout devrait être idyllique, mais un grave conflit latent avec leurs voisins fait monter une tension de plus en plus inquiétante…

Il y a deux ans, l’espagnol Rodrigo Sorogoyen surprenait son monde avec un très beau film entre thriller et drame psychologique, Madre, se faisant une place dans la sphère des réalisateurs à suivre de près. Le voila de retour avec un thriller social tendu, inspiré d’un fait divers réel, et dans lequel il déploie de nouveau un sens de la mise en scène fort inspiré. Assez long à l’allumage, As Bestas est de ces films dont le scénario ne se laisse pas appréhender facilement, ce qui est une qualité: il évite ainsi les clichés, les lieux communs et surprend par le déroulement de sa narration. Il cultive ensuite un suspense lancinant, dans lequel la violence est plus implicite que visuelle, la pression progressive installe un climat anxiogène et à chaque instant, on s’attend à un déferlement de brutalité. Sorogoyen préfère largement s’en tenir à une menace sourde qu’il distille tout au long de plans de ce paysage de montagne, à la fois territoire beau et hostile. Comme dans Madre, il parvient à doser la part du mystère avec celle du drame humain avec une intensité singulière, rappelant un peu l’univers de Sam Peckinpah, la violence physique en moins.

Hitchcock disait que plus le méchant était « réussi » dans un récit, plus le film avait de chances de convaincre et d’emporter la mise! Ici, les deux figures angoissantes faisant peser un danger permanent sur les héros sont si bien croqués et interprétés qu’en effet, la tension est à son comble à leurs seules apparitions. Concernant la distribution, tous les acteurs apportent une authenticité incroyable, Denis Ménochet impressionnant de présence (pas seulement par sa stature) et surtout Marina Foïs, une fois de plus sidérante de vérité. Si la dernière partie lorgne du côté du drame familial, Sorogoyen tient son intrigue sans faillir et livre un opus stressant. Il n’y a plus qu’à prier après ça pour ne pas connaitre de pareils conflits avec ses propres voisins!

ANNEE DE PRODUCTION 2022.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un script évitant la facilité, une réalisation au cordeau, et une tension sous terraine constante. Marina Fois admirable. Mais les autres aussi...

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