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ASCENSEUR POUR L’ECHAFAUD

Alors qu’il vient de tuer le mari de Florence, sa maitresse, Julien Tavernier se retrouve coincé dans un ascenseur sur les lieux de son délit. Pendant la nuit, un couple d’allemands sont tués par un jeune homme qui a volé la voiture de Julien, et ce dernier est du coup accusé de ces crimes. Florence tente de convaincre la police qu’il n’est pas coupable…

Un an avant l’arrivée « officielle » de la Nouvelle Vague Française, un dénommé Louis Malle bouscule les conventions du cinéma traditionnel avec son premier long métrage, adapté d’un petit roman policier. Avec son style personnel, un ton original, des dialogues sortant du ronronnement habituel des films de studios, Ascenseur pour l’échafaud se déroule sur 24h et se présente un peu comme un compte à rebours pour le protagoniste principal: un homme coupable d’un meurtre et désormais prisonnier d’un ascenseur, telle une proie prise au piège dans sa cage. Malle a construit une série d’engrenages tragiques, de cette panne inopinée au vol de la voiture, de l’interrogatoire de police au dénouement, prouvant qu’un grain de sable peut saboter la mise en place d’un « crime parfait ». Le destin se ligue contre les personnages, contre ses amants que l’on ne verra jamais ensemble physiquement (hormis sur des clichés compromettants) et pourtant le spectateur prend malgré lui fait et cause pour eux. Tournant pas mal caméra à l’épaule et utilisant les décors naturels de la ville, Malle filme les déambulations de Florence, en plein désarroi, dans un Paris admirablement restitué, tandis que Julien doit se résoudre à rester cloitré. Le noir et blanc renforce l’aspect sombre du film, son caractère presque funèbre et inexorable.

En tête d’affiche, Maurice Ronet joue l’homme traqué, incapable de sortir de cette situation le condamnant à coup sûr à son arrestation, tandis que sa partenaire Jeanne Moreau se voit magnifiée par Malle (alors amoureux d’elle à la ville), un avant qu’il ne lui offre le rôle sulfureux des Amants. Dans un petit rôle bien tenu, Lino Ventura incarne un commissaire de police opiniâtre, décidé à élucider le crime. Le scénario, ciselé, perd un peu de son contrôle dans la dernière partie, mais Louis Malle rectifie toujours le tir par une réalisation assez virtuose. Enfin, l’élément le plus inoubliable reste la musique, accompagnant les pas lancinants de Moreau, dû au trompettiste de jazz Miles Davis, apportant une note mélancolique à ce polar décisif du cinéma français. Prix Louis Delluc mérité.

ANNEE DE PRODUCTION 1958.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Entrée en matière plutôt brillante de Louis Malle avec ce policier sombre et tragique, où le destin semble implacable. Ronet et Moreau en première ligne sur le long solo de trompette de Miles Davis.

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