BEAU IS AFRAID

Beau, un homme d’une quarantaine d’années, vit reclus ou presque dans son appartement, victime de sa paranoïa prononcée. Alors qu’il avait en projet d’aller rendre visite à sa mère Mona, il perd ses clefs et doit annuler son voyage. Peu de temps après et à la suite d’un accès de « folie » passagère, il se retrouve en pleine rue, nu, d’abord poignardé par un déséquilibré et percuté ensuite par une voiture. Il se réveille deux jours plus tard chez un couple, Roger et Grace, en apparence bienveillants…

Après ses deux coups successifs de génie dans le genre horreur (Hérédité et Midsommar), le jeune réalisateur doué en vogue, Ari Aster nous revient avec cette fois une oeuvre inclassable, à la lisière de plusieurs genres. Sorte de tragi comédie « horrifique », le film se décline sur trois heures (la pertinence de cette durée excessive reste sujet à caution!). Dans la première heure, l’inventivité visuelle, l’originalité scénaristique et les effets surprenants en font la partie la plus incroyable et sans conteste la plus réussie. La seconde, par malheur, verse dans un fouillis narratif titubant, où Aster semble vouloir dire trop de choses et nous perd maladroitement dans le labyrinthe mental de son personnage. Enfin, la troisième aboutit à une étude psychanalytique chargée des rapports mère/fils, avec de bons moments parfois drôles par leur incongruité et d’autres laissant plus perplexe. Il serait de mauvaise foi de prétendre que le cinéaste ne possède pas un talent bien réel à raconter des histoires, seulement avec Beau is Afraid, il cède à la tentation du trop plein et ces outrances déséquilibrent la globalité du métrage. Le thème passionnant d’Oedipe nous invite dans un cauchemar éveillé démesuré et aux confins de la folie, et Aster invente des protagonistes haut en couleurs et en névroses (un psy roublard et manipulateur, une famille traumatisée par la mort d’un de leur enfant, et surtout une mère culpabilisatrice et toxique) qu’il fallait tout de même imaginer!

Le centre de gravité revient à Joaquin Phoenix, dans un rôle encore plus « dérangé » que dans Joker, il livre une composition saisissante, même s’il devrait prendre garde à ne pas se laisser enfermer constamment dans ce type d’emplois. Les seconds rôles, savoureux et singuliers, sont tenus par Nathan Lane, Parker Posey, Amy Ryan et notre Denis Ménochet national dans une prestation quasi muette de voisin balèze et menaçant. On retrouve aussi avec plaisir une actrice de Broadway, moins habituée devant les caméras, l’extravagante Patti Lupone, incarnant la mère castratrice et le moins qu’on puisse dire est qu’elle en fait des tonnes! Beau is Afraid n’inspire pas l’opprobre ou le rejet, mais avouons qu’il est quand même sacrément perché!

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Totalement barré, avec des pics d'originalité et un début sidérant, le 3e long métrage d'Ari Astier ne tient pas la distance énorme de ses 3 heures! Joaquin Phoenix une fois de plus extra, comme le reste du casting d'ailleurs.

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