BILLIE HOLIDAY

Dans les années 40, la chanteuse Billie Holiday, qui connait de multiples addictions, est la cible du Département fédéral des stupéfiants dans le cadre d’une opération d’infiltration dirigée par l’agent fédéral noir Jimmy Fletcher, avec qui elle a eu une liaison tumultueuse. De plus, sa chanson Strange Fruit fait scandale, dénonçant la persistance de la ségrégation raciale envers la communauté noire.

L’an dernier, un documentaire excellent signé du britannique James Erskine retraçait le parcours privé et professionnel de l’une des voix les plus fascinantes du siècle dernier: celle de Billie Holiday, la chanteuse noire américaine, trop tôt disparue à 44 ans seulement, après une vie tumultueuse. Le réalisateur Lee Daniels, à qui l’on doit le poignant Precious , en donne sa version, au travers de ce biopic flamboyant, qui peut être vu comme un bon complément au dit documentaire. Daniels se penche sur la manière dont le FBI a oeuvré pour nuire à la carrière de la chanteuse, en mettant en avant ses problèmes d’addiction à la cocaïne, afin de la faire taire (ses positions engagées en faveur des minorités passaient mal dans ces années 40 rétrogrades et encore racistes). Son récit est appliqué, oscillant entre images d’archives revisitées pour les besoins de la fiction, reconstitution soignée et standards inoubliables (Strange Fruit, All of me, I cried for you). Sur un mode classique mais un peu formaté, Daniels ne restitue pas pleinement la complexité du personnage, il privilégie l’aspect femme battante et battue, et victime d’un système implacable. Ce qui n’est déjà pas si mal. Mais réducteur.

Formellement, cette biographie honnête et touchante de la reine du blues et du jazz ne se risque pas à explorer des territoires trop sinueux et reste du coup un peu en surface, manière de « vulgariser » une vie passionnante. Une sorte de « Billie Holiday pour les nuls » et ceux qui ne connaitraient rien de son destin tragique. Mais, bien au delà de tous les efforts méritoires du metteur en scène, le diamant brut de Billie est son interprète principale: Andra Day, renversante et déterminée en diva autodestructrice, et habitant le rôle à 200%. Une formidable prestation justement récompensée d’un Golden Globe. Ne serait ce que pour son travail d’actrice, le film mérite largement le déplacement.

ANNEE DE PRODUCTION 2021.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Biopic honnête mais pas révolutionnaire de Lee Daniels. Andra Day est un ouragan de talent incroyable! Bel hommage à Billie.

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