L’ARMEE DU CRIME

Ouvrier immigré mais aussi poète intellectuel, Missak Manouchian vit à Paris avec sa compagne Mélinée, arménienne comme lui. Communiste convaincu, il est contraint d’entrer dans la clandestinité, sous l’Occupation allemande. En relation avec un groupe de résistants étrangers, il va progressivement abandonner son pacifisme. En mars 1942, il prend les armes pour la première fois…

Profondément engagé au Parti Communiste, humaniste et toujours intéressé par la politique, le cinéaste marseillais Robert Guédiguian n’a pas fait que des chroniques douces amères sur le quotidien des habitants de l’Estaque, mais aussi un film historique important: celui racontant la trajectoire des résistants étrangers dans la Résistance pendant la guerre. Et plus précisément le destin de Missak Manouchian, immigré arménien, ayant mené des actions d’envergure contre les occupants allemands avant d’être arrêté et fusillé en 1944. Le film ne cherche pas à émouvoir à tout prix, c’est cette histoire à la fois romanesque et dramatique qui est poignante en soi. Guédiguian soigne sa reconstitution d’époque, suit plus ou moins à la lettre le déroulé des évènements et en tire une oeuvre assez dense (2h20), où il donne à chacun des protagonistes leur contribution propre. L’Armée du Crime évoque une page sombre de notre Histoire , revient sur l’importance de l’engagement de ces hommes et femmes morts pour la France, comme le scande à chacun des noms cités la séquence d’ouverture. Guédiguian semble par contre moins inspiré pour sa mise en scène qui se contente d’être illustrative et lorgne parfois vers l’aspect « télévisuel ». Comme si relater des faits authentiques (et de surcroît si douloureux) empêchait le réalisateur d’imposer son style habituel. Cette faiblesse se voit heureusement « rattraper » par une jolie distribution.

Pour camper Manouchian, ce héros poéte, au départ pacifiste et qui finit par user de violence pour servir son pays , Simon Abkarian (lui même arménien d’origine) met ses « tripes sur la table » et l’incarne avec force, sans tomber dans la caricature. Sa compagne fidèle, Mélinée, est jouée par Virginie Ledoyen, souvent moyenne dans ses interprétations,  se défend ici relativement bien. Tous les autres ( Robinson Stévenin, Grégoire Leprince Ringuet, Jean Pierre Darroussin et bien sûr Ariane Ascaride dans un petit rôle) nourrissent le film d’une vraie crédibilité et d’une sincérité salutaire au propos. Guédiguian a peut être songé au grand film de Melville sur la Résistance L’Armée des Ombres et même s’il ne peut prétendre atteindre ce niveau là, son Armée du Crime nécessite une vision et un intérêt d’autant plus évident que Manouchian et ses camarades ont été très récemment (enfin) panthéonisés.

ANNEE DE PRODUCTION 2009.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Le film de Guediguian le plus engagé revient sur le destin de Missak Manouchian et son combat pour lutter contre l'ennemi. Sujet hautement important, réalisation pas assez forte. De bons acteurs servent un casting à saluer.

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