MADAME DE SEVIGNE

Milieu du XVIIe Siècle, la marquise Marie de Sévigné veut faire de sa fille Françoise une femme brillante et indépendante, à son image. Mais plus elle tente d’avoir une emprise sur le destin de cette dernière, plus celle ci se rebelle. Mère et fille expérimentent alors les tourments d’une relation dévastatrice.

Largement inspiré des véritables lettres écrites par Madame de Sévigné à sa fille au cours de longues années, ce film historique entend raconter la relation toxique qu’entretenait les deux femmes sous le règne de Louis XIV, une époque où il fallait avoir du caractère pour exister en dehors du joug masculin. Le récit, honnêtement raconté, montre la progression néfaste de cet amour fusionnel, avec cependant des redondances, n’insistant pas assez sur le côté subversif entourant cette dépendance affective. La réalisatrice Isabelle Brocard, dont c’est seulement le second film, après Ma Compagne de Nuit en 2011, filme les paysages bucoliques, la campagne paisible, les châteaux et les beaux costumes d’époque avec joliesse mais sans audace, ce qui fait qu’au bout d’un moment, un sentiment lancinant nous gagne pour ne plus nous lâcher. Madame de Sévigné tente bien par instants des touches de modernité sur l’émancipation féminine, sans pour autant aller à fond dans le sujet. Dire que l’ennui prend le dessus serait exagéré, toutefois il aurait fallu une mise en scène moins ronflante pour captiver durablement le spectateur.

Du côté des comédiennes, Isabelle Brocard laisse le champ libre à son tandem pour combler les carences de sa réalisation et Karin Viard (rarement vue dans un film en costumes) et Ana Girardot jouent des partitions tout à fait correctes, mais là encore sans fulgurances. Parmi les seconds rôles, Noémie Lvovsky incarne  Madame de La Fayette avec son physique voluptueux et Cédric Kahn le Conte de Grignan (il est tout de même meilleur réalisateur qu’acteur). La dimension littéraire du personnage titre, reléguée au second plan, se laisse cannibaliser par l’amour étouffant de cette mère aux intentions finalement floues. A l’heure où l’on parle d’emprise dans certaines relations adultes/enfants, ce film trouve une résonnance actuelle, qu’elle n’exploite qu’à moitié. D’où un résultat en demi teintes.

ANNEE DE PRODUCTION 2024.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario

CONCLUSION

L'évocation d'un amour filial dévorant à une époque où les femmes avaient peu de choix ni de place. Second long métrage d'Isabelle Brocard, trop timide dans ses intentions. Karin Viard et Ana Girardot forment un joli duo maintenant le film à flots.

1 COMMENTAIRE

  1. Sauf erreur de ma part, la dernière prestation de Karin Viard en costume d’époque c’était pour le très oubliage LES VESITEURS : LA RÉVOLUTION. Dommage car je trouve que ces costumes lui vont bien, elle a cette beauté.

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