BROKEN FLOWERS

Don Johnston, célibataire endurci, se retrouve seul après que sa dernière conquête en date l’a quitté. Il reçoit ensuite une lettre anonyme lui annonçant qu’il est le père d’un garçon de 19 ans. Mais de qui? Laquelle de ses anciennes petites amies a pu lui envoyer ce courrier? Avec l’aide de Winston, son voisin et ami, épris d’énigmes policières, le voici parti sur les routes d’Amérique pour retrouver quatre femmes de son passé et découvrir la vérité sur cette soudaine paternité…

Avec son style décalé et son cinéma indépendant singulier, Jim Jarmusch fit les beaux jours de la production américaine des années 80/90, entre l’allégorie de Dead Man, les rafales de coups de feu de Ghost Dog, les expériences formelles de Mystery Train ou le film à sketches Night On EarthAvec Broken Flowers, il semble vouloir épurer à la fois son récit, sa mise en scène et raconte cette histoire toute simple d’un homme solitaire entreprenant un road trip sentimental pour savoir qui est la mère de son potentiel fils (qu’il n’a jamais vu!). Un personnage lunaire, impassible, à la recherche de son passé et aussi de lui même, tentant de trouver un sens à sa vie monotone et vide. De ce postulat, Jarmusch évite le drame pesant que l’on pouvait craindre et se dirige plutôt vers une comédie triste, à l’humour mélancolique, où les rencontres vont chacune être le théâtre de situations ubuesques, insolites, en tout cas inattendues. Le cinéaste filme une Amérique cloisonnée sur elle, où chaque femme mène une vie finalement tout aussi terne que celle du héros, avec lequel elles n’ont bien sûr aucun autre point commun. Le scénario avance lentement, un pas après l’autre vers une vérité subjective, et au final le voyage entrepris ne sera pas porteur de réponses définitives. Broken Flowers dispose d’une écriture minimaliste certes, mais elle parvient à accrocher notre intérêt par la « magie » de son acteur vedette.

Le bien nommé Bill Murray, tout droit sorti du fulgurant succès de Lost In Translation, le visage fermé et le regard hagard, joue de sa muette séduction avec délice et nous régale d’un numéro savoureux. La plus value se niche sans conteste dans le défilé d’actrices formidables qu’il croise lors de son parcours: Sharon Stone, Julie Delpy, Tilda Swinton, Frances Conroy et une Jessica Lange surprenante en psy pour animaux, communiquant mieux avec les toutous qu’avec les humains. On peut tout à fait assimiler la maturité de Jim Jarmusch à du bon vin, le temps bonifie son oeuvre et nous réjouit par sa sincérité imparable.

ANNEE DE PRODUCTION 2005.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Drame gai ou comédie triste? Jarmusch oscille entre les deux avec malice et talent. Bill Murray porte le film avec grandeur face à des comédiennes tout aussi remarquables.

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