LA SALAMANDRE

L’oncle de Rosemonde se blesse en nettoyant son fusil et accuse la jeune femme, ouvrière dans une fabrique de saucisses, d’avoir voulu le tuer. Elle bénéficie d’un non lieu. Pierre et Paul, amis de longue date, doivent constituer un scénario de télévision à partir de ce fait divers. Ils décident de rencontrer Rosemonde afin d’en savoir davantage sur sa vie.

Si le film débute comme une sorte d’intrigue policière posant d’emblée le doute sur l’innocence ou la culpabilité de l’héroïne, La Salamandre dérive bien vite vers toute autre chose: une étude de caractères autour d’une femme sans artifices, insolente, rebelle, que deux amis journalistes vont tenter de percer à jour pour rendre son histoire plus limpide. Le suisse Alain Tanner a démarré sa carrière de cinéaste après avoir beaucoup regardé et digéré de films de la Nouvelle Vague Française et son style s’en ressent évidemment: choix de tourner en 16 mn, avec un budget plus que réduit, dans des couleurs « noires et blanches », presque avec un aspect documentaire « vérité » et surtout une volonté affichée de déconstruire le récit, ne pas suivre une « norme ». En cela, le film doit être salué car il refuse les parti pris ordinaires du cinéma traditionnel (c’est une véritable qualité), en revanche on peut aussi s’y ennuyer, car Tanner se fiche finalement de son scénario au détriment du seul sujet qui lui importe: cette fille électron libre comme l’air, défiant la morale et les conventions sociales. Personnage insaisissable, Rosemonde reste, hélas ou tant mieux, l’unique intérêt du propos. Bien sûr, le capitalisme est pointé du doigt, les rapports de classe sont soulevés, pourtant le film ne creuse pas assez son désir de faire du « politique ». L’usage de la voix off accentue l’effet de distanciation et le regard posé sur l’héroïne s’en trouve du coup encore plus « changeant ».

L’atout numéro 1 de La Salamandre s’appelle Bulle Ogier, actrice fétiche de Barbet Schroeder et révélée par ce rôle anticonformiste, figure féminine en révolte, s’émancipant à sa façon, au mépris de tous et toutes. A côté d’elle, ses partenaires apparaissent fades, comme Jean Luc Bideau et son jeu faussement naturaliste qui irrite tout du long, ou du lunaire Jacques Denis, dont le manque de charisme affaiblit forcément son personnage. Encensé par la critique intello, le film traversa la décennie 70 grâce à une réputation solide, pourtant il a pris un sacré coup de vieux et se voit un peu trop ancré dans son époque pour emballer totalement aujourd’hui.

ANNEE DE PRODUCTION 1971.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

La Nouvelle Vague suisse reprend le même dispositif que celle de l'Hexagone avec ce portrait féminin anticonformiste qui n'a pas bien passé les années. Toutefois à voir pour Bulle Ogier, fraiche, naturelle et actrice libre.

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