BLUE JASMINE

Alors qu’elle voit sa vie voler en éclats et son mariage avec Hal, un homme d’affaires fortuné mais escroc patenté, battre de l’aile, Jasmine quitte New York et ses mondanités pour San Francisco et s’installe chez sa soeur Ginger, qui vit dans un modeste appartement, afin de remettre de l’ordre dans sa vie…

Depuis Match Point en 2006, le niveau des oeuvres de Woody Allen avait tendance à stagner dans du réchauffé ou du « déjà vu » et heureusement avec Blue Jasmine, le réalisateur new yorkais semble avoir retrouvé la verve de ses meilleurs films et une inspiration scintillante. Dressant le portrait féminin le plus affuté qu’il ai fait depuis Une Autre Femme, il opte du coup plutôt pour une comédie amère virant assez vite vers un drame existentiel intense. En fait, à bien y regarder de près, son héroïne, Jasmine, est une femme semblable à Blanche Dubois d’Un Tramway nommé Désir: un être fissuré de partout, mentalement atteinte, sortant d’une grave dépression nerveuse lui ayant laissé des séquelles et des traumatismes non digérés. Bien sûr, dans ses moments de lucidité, elle peut également encore faire illusion et user de son charme, de ses grands airs d’ancienne Dame friquée (désormais bourrée de dettes) et devant se résoudre à mener une existence bien en dessous de ses prétentions. Allen affine son écriture pour la décrire au plus près, lui adjoint une soeur aux antipodes de son statut social avec qui elle fait mine de s’entendre, et surtout il tente de la faire avancer vers un avenir plus qu’incertain. Blue Jasmine traite autant de la différence de classes que de déception amoureuse, mais aussi de la cruauté du destin quand il nous joue les pires tours. Avec une ironie mordante et un humour « à froid », Allen nous présente en définitive une descente en enfer, la déliquescence d’une ancienne femme du monde, réduite à parler toute seule, à se shooter aux anxiolytiques et à masquer son mal être en ne voyant surtout pas la réalité en face.

Sans cesse au bord de la folie, ou du moins du pétage de plombs, Cate Blanchett endosse ce rôle « border » avec une extraordinaire maitrise: passant par tous les états possibles (agaçante, pitoyable, pathétique, cynique), elle livre une des performances les plus « complètes  » de son répertoire. L’Oscar qu’elle remporta ne lui fut pas volé. Sa partenaire, Sally Hawkins (qui jouait déjà dans Le Rêve de Cassandre) allie à la fois la douceur et la fantaisie requise pour lui tenir tête. Blue Jasmine est aussi d’une certaine façon la critique corrosive d’une société pourrie par l’argent et le matérialisme, dont Jasmine en est une des victimes collatérales. Le dernier grand Woody peut être?

ANNEE DE PRODUCTION 2013.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un excellent Woody Allen, inspiré, profond (comique et surtout sombre) et porté par l'interprétation haut de gamme de Cate Blanchett. Oscar pour elle!

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