Lors d’un camp d’été, des adolescents font une blague à un des gardiens qu’il trouve odieux. Hélas, la farce tourne mal et le gardien, Cropsy, est littéralement transformé en torche humaine. Quelques années plus tard, horriblement défiguré, il revient au camp pour se venger et déchaine sa haine sur un nouveau groupe de jeunes vacanciers…
Pour surfer sur la vague gigantesque des Vendredi 13 qui cartonnait à l’internationale, bien des producteurs souhaitèrent copier la formule du « petit » film d’horreur fauché qui allait tout péter au box office. Parmi eux, un certain Harvey Weinstein, tout nouveau dirigeant d’une firme qui allait devenir incontournable: Miramax Films. Carnage est donc mis en chantier, écrit et produit pour une somme modique et entend bien rivaliser en offrant un slasher de belle tenue. Le « monstre » du récit, un type salement brûlé au 3e degré, revient pour se venger des jeunes qui ont causé son horrible accident et bien entendu les trucider un par un. Quelque part entre Freddy pour le visage ravagé et Jason pour la folie meurtrière, Cropsy fout les jetons, surtout parce qu’on le voit très peu, ses traits défigurés sont entraperçus et créent du coup encore plus de frousse. Jouant d’ailleurs à fond la carte du suspense tendu, Carnage reste dans la suggestion un bon bout de temps et quand le gore survient, il s’avère efficace et surtout plus « réaliste » que les meurtres commis dans Vendredi 13, souvent inventifs mais « too much ». Ici, l’arme est un sécateur et tranche net (surtout dans une séquence de canoé faussement tranquille particulièrement éprouvante à regarder ). Sanglant et flippant, cette bande d’horreur remplit ainsi son contrat de base et sans rentrer dans les grands classiques du genre, apporte son compte de frissons et de sueurs froides.
Pas de profondeur psychologique au niveau des personnages, tous des ados en plein émois sexuels et aux blagues douteuses, mais on sait combien c’est un fait très secondaire dans ce type de production. Le méchant est tenu par Lou David, un acteur à la gueule déjà bien entamée que Tom Savini, grand maître des effets visuels sur Zombie ou Maniac, rend encore plus terrifiante. A noter dans un casting globalement faiblard, deux « vedettes » en début de parcours: Jason Alexander et Holly Hunter, future star de La Leçon de Piano. La bande sonore, angoissante à souhait, est également à mettre au crédit de ce slasher très honnêtement réalisé par Tony Maylam, dont ce sera hélas le seul titre de gloire.
ANNEE DE PRODUCTION 1981.