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CAROLE MATTHIEU

Médecin du travail à la Melidem, une entreprise aux techniques de management brutales, Carole Matthieu tente en vain d’alerter sa hiérarchie sur les conséquences de ces pratiques sur des employés fragiles. Lorsque l’un d’entre eux, Vincent Fournier, la supplie de l’aider à en finir, elle réalise que c’est peut être le seul moyen de forcer les dirigeants à revoir leurs méthodes…

Cette production Arte est l’adaptation du roman Les Visages écrasés de Marin Ledun sorti en 2011. Le récit traduit la dégradation générale des conditions de travail dans une grosse entreprise dans laquelle les salariés sont soumis à une pression permanente, à des humiliations quotidiennes, à des obligations de résultats, les poussant à de graves dépressions, voire à des suicides. Dans cet ère terrifiante de la rentabilité à tout crin, l’humain est gommé, ignoré, et la brutalité des managers sur le « petit personnel » est d’une cruauté abominable. Ce sujet de la souffrance au travail offre ici une étude de caractères tout à fait passionnante, provoque notre révolte, questionne autant qu’elle déstabilise. Sous la forme d’un thriller social, ce drame humain passe par le personnage de Carole Matthieu, témoin impuissante de tous ces employés broyés par un système, qui n’osent se rebeller de peur de perdre leur emploi. Le réalisateur Louis Julien Petit aborde ces thèmes douloureux avec tact, humanité et il est aidé dans son projet par son actrice principale.

Isabelle Adjani porte à bout de bras ce film difficile, un peu comme elle l’avait fait avec La Journée de la Jupe (autre oeuvre engagée et politique), et investie comme toujours, elle donne la pleine mesure de son talent. N’hésitant pas à apparaître limite défigurée, la mine maladive, elle fait presque de l’ombre à ses partenaires, pourtant remarquables aussi, comme Corinne Masiero, en directrice des ressources humaines froide et tranchante. La mise en scène est par moments un peu grisâtre, et quelques séquences auraient mérité davantage de développement. L’ambiance sinistre et misérable rappelle le cinéma de Ken Loach, avec moins de fulgurances tout de même. En tout cas, cette immersion dans le monde du travail moderne fait froid dans le dos et mérite toute notre considération.

ANNEE DE PRODUCTION 2016.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Dénonciation sans compromis du travail moderne. Quelques défauts mais globalement réussi. Adjani impériale.

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