CRIMES ET DELITS

Un très respecté ophtalmologiste new yorkais est pressé par sa maitresse de quitter sa femme, ce qu’il ne désire nullement. Elle commence à se montrer menaçante. D’autre part, un réalisateur de documentaires désargenté et au bord du divorce accepte la commande d’un film sur un producteur à succès, pour lequel il n’a pas la moindre estime. Ensemble, ils font le bilan de leurs délits et de leurs… crimes.

Ce 19ème long métrage de Woody Allen compte parmi ses plus éclatantes réussites. Par sa complexité d’abord, car c’est un film naviguant entre plusieurs genres: la comédie noire, le thriller et le drame bourgeois. Par son intelligence d’écriture, sans effets faciles, éloignés des bons mots que Woody affectionne souvent mais penchant plutôt pour des dialogues plus profonds, plus existentialistes. Le réalisateur de Annie Hall déroule ici une réflexion sur l’impunité, la morale, la culpabilité, au travers de la double infidélité extraconjugale de deux hommes, qui ne feront que se croiser brièvement dans la scène finale. Tout au long du récit, fluide et passionnant à suivre, le spectateur est amené à se poser des questions sur l’attitude qu’il aurait à la place de ces personnages, englués dans leur incapacité à gérer leur vie. Le regard que porte Allen sur eux n’est ni tendre ni complaisant, il ne les juge pas, les filme juste à hauteur d’homme.

Crimes et délits met en parallèle des parcours individuels, ayant chacun leur propre niveau de gravité et d’ironie. Du crime passionnel aux compromis artistiques, en passant par le désordre amoureux, chaque thème traité recèle son lot de tourments, et les choix de chacun va déterminer le reste de leur existence. Woody n’épargne personne et tout le monde en prend pour son grade: les religieux (le judaïsme en premier lieu), les bourgeois, les assassins et les maris infidèles… Il y a déjà en germe tout ce qui fera l’excellence de son Match Point, 15 ans plus tard. Toute la troupe d’acteurs convoqués doit être saluée: de Woody lui même à Angelica Huston en femme névrosée et amoureuse, et de Mia Farrow dans un rôle plus modeste qu’à l’accoutumée à Martin Landau, formidable dans le dilemme qui le ronge. Pour une rare fois, New York est filmé de façon presque inquiète, à la dérobée, comme si les lieux où se déroule l’action ne devaient pas être trop définis. Et cerise sur un gâteau déjà bien copieux, le cynisme incroyable du scénario donne au final un des meilleurs films de son auteur.

ANNEE DE PRODUCTION 1989

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Avant Match Point, l'autre grand film de Woody Allen, entre comédie et drame existentiel. Comédiens parfaits, surtout Martin Landau.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Avant Match Point, l'autre grand film de Woody Allen, entre comédie et drame existentiel. Comédiens parfaits, surtout Martin Landau.CRIMES ET DELITS