DANS LA MAISON

Germain, professeur de français dans un lycée de la région parisienne, est séduit par le récit d’un de ses élèves, Claude Garcia, qui raconte comment il s’introduit dans la maison d’un de ses camarades, attiré par le parfum de sa mère. Faisant fi de ses réserves, Germain pousse Claude à continuer sa rédaction en apportant plus de détails encore et son écriture dénote une ironie et un talent mordants. La femme de Germain, Jeanne,  trouve pour sa part ce garçon de plus en plus voyeur et intrigant…

François Ozon aime les atmosphères curieuses, voire étranges, et cet opus ne déroge pas à cette règle dans sa filmographie. Dans la maison , à la fois comédie malicieuse et sorte de thriller psychologique, joue en tout cas perpétuellement avec le spectateur, afin de le dérouter, le captiver et le surprendre, par des situations inattendues, des dialogues très travaillés et un sens du récit assez remarquable. Qui est ce lycéen brillant? Un jeune voyeur manipulateur et sournois? Un garçon très intelligent testant ses propres limites? Il s’introduit dans cette « famille de la classe moyenne » (selon ses mots) autant qu’il rentre dans la psyché de son camarade, sa mère et son père… mais aussi par ricochet dans celle de son professeur! Ozon nous entraine dans cette histoire sophistiquée et hyper troublante, rappelant un peu son Swimming Pool, qui traitait également de la frontière ténue entre réalité et fiction littéraire. Et comme souvent, son cinéma assume ses influences multiples: il y a du De Palma pour l’aspect quasi policier, du Hitchcock pour la conduite du suspense et de l’effet de surprise, et même du Pasolini car l’attitude du lycéen rappelle fortement le personnage de Terence Stamp dans Théorème, véritable déclencheur des désirs enfouis en chacun.

Peut être un poil trop cérébral, le film accuse par moments des petites baisses de rythme ou comme un flottement à mi parcours. L’auteur de 8 Femmes reste plus fasciné par la sexualité et les troubles sentimentaux que par une éventuelle dérive meurtrière. Et comme à son habitude, il dirige ses comédiens avec beaucoup de précision et de rigueur: Fabrice Luchini campe un prof à la fois très humain et un peu « monstre » aussi et Kristin Scott Thomas se fond idéalement dans cet univers en épouse délaissée, mais pas naïve! Ozon révèle un jeune talent en la personne de Ernst Umhauer (qui n’a pas confirmé depuis hélas!) et fait du couple Emmanuelle Seigner/Denis Ménochet l’instrument de cette douce perversité habitant l’ensemble du film.

ANNEE DE PRODUCTION 2012.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un des très bons Ozon: vénéneux et surprenant. Une structure originale. Et toute la distribution est séduisante.

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