DREAM SCENARIO

Paul Matthews, un banal professeur, voit sa vie bouleversée lorsqu’il commence à apparaître dans les rêves de millions de personnes. Paul devient alors une sorte de phénomène médiatique, mais sa toute nouvelle célébrité va rapidement prendre une tournure inattendue…
Un an à peine après un premier long métrage très singulier remarqué dans divers festivals, Sick of myself, le norvégien Kristofer Borgli réitère avec cette comédie dramatique au scénario bigrement original, mettant en scène un homme ordinaire peu à peu pris dans la tourmente lorsque tous les gens autour de lui se mettent à « réver » de lui. A priori saugrenu, ce postulat de départ donne d’abord matière à rire et occasionne des situations ubuesques, avant de dériver vers une tournure plus « grave ». Sous la forme d’une satire acerbe, Dream Scénario s’amuse à épingler les travers de la célébrité (sa soudaineté et ses conséquences), Borgli dépeint fort bien l’hystérie positive et négative qui accompagne le soudain changement de statut que « subit » le personnage. Le dispositif narratif navigue entre absurde, surréalisme tout en dressant le portrait d’un « bon gars » assez faible, précautionneux et se considérant au fond comme un looser : le cinéaste nous fait rentrer dans son cerveau pour signifier son état mental et dés lors on comprend bien pourquoi il se « pense » être au centre des attentions de tout le monde, lui qui paradoxalement ne se sent « bon à rien ». Inventif et piquant, le film commence à mettre plus mal a l’aise quand l’entourage se met à faire des cauchemars, où il devient littéralement violent, agressif et dangereux. A partir de là, la farce grinçante vire clairement à la tragi comédie, un long passage qui souffre d’ailleurs de faiblesses et de redites que Borgli aurait dû raccourcir au montage. Il n’est pas trop étonnant que le réalisateur d’Herédité, Ari Aster, ait contribué au scénario, sa patte « fantastique » et décalée se faisant nettement sentir.

    Au centre de tout, l’acteur principal recruté joue comme il se doit les différentes émotions et perturbations imposées à son personnage et Nicolas Cage démontre un grand talent d’interprétation, beaucoup plus visible avec des rôles complexes qu avec certaines de ses prestations passées dans des films à la qualité discutable. Cela faisait un bon moment qu’il n’avait pas été aussi dense et intéressant. Dream Scénario dénote par son écriture particulière, séduisante a coup sûr, et les quelques « ratés » à mi parcours sont au final vite excusables. Très recommandable.

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Farce tragi comique sur la célébrité vite acquise et mal gérée, portrait masculin impitoyable: un récit mordant et une mise en scène prenante. Quelques longueurs. Nicolas Cage, investi à fond, est formidable.

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