EAUX PROFONDES

Vic et Mélanie forment un couple heureux. Ils vivent sur l’Ile de Jersey avec leur petite fille. Mélanie aime flirter et séduire de jeunes hommes sous les yeux de son mari, complaisant. Il ne semble même pas ressentir de jalousie particulière, sympathisant avec ses rivaux. Mais jusqu’à quel point?

Michel Deville n’a pas très souvent adapté des romans policiers et cette fois, il prend pour matière première un roman de Patricia Highsmith pour orchestrer ce film noir troublant et qui n’ose même pas « dire son nom ». En effet, rien ne semble clocher de prime abord dans la vie de ce couple, si ce n’est que lui traite sa femme comme une enfant gâtée et elle s’amuse à flirter à tout va avec des hommes de passage. En toute liberté devant le mari apparemment pas dérangé par la situation. A quoi jouent ils? Tester leur amour? Jauger leurs limites? Toujours est il que Deville dirige un récit aux accents chabroliens, où les faux semblants pèsent de plus en plus lourd et installe un malaise insidieux. Eaux Profondes a tout du thriller sournois, déroulant un jeu pervers entre l’homme et la femme, quasiment sans disputes, ni effusions de violence, seulement quelque chose flotte dans l’air qui pourrait ressembler à des soupçons de meurtre, dès lors que les morts suspectes surviennent. Rusé et mystérieux pour laisser le doute s’immiscer, le scénario est construit de telle manière que nous nous demandons sans cesse comment les choses vont bien pouvoir tourner. Forcément, ce jeu du chat et de la souris peut à tout instant déraper et le cinéaste du Dossier 51 sait y mettre les formes: celles d’une élégance constante.

Deville entraine Isabelle Huppert ( vénéneuse à souhait) et Jean Louis Trintignant (opaque tout du long) dans une valse mortifère, comme une relecture à leur sauce d’Eros et Thanatos. Lui, en époux solitaire et rigoriste et elle, en garce aguicheuse, ils forment un tandem diabolique pour beaucoup dans le plaisir pris devant ce film en apparence très froid. Curieusement, dans cette séduction permanente, aucune scène de sexe ni de baiser fougueux, tout se joue sur des notes feutrées et esquissant seulement le désir. Les regards et les silences entre les deux protagonistes comptent bien davantage pour signifier leur volonté de plonger en eaux très troubles… pour s’y noyer et s’y perdre envers et contre tout!

ANNEE DE PRODUCTION 1981.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un des meilleurs Deville: sournois, trouble, pervers. Un thriller sombre où brillent Isabelle Huppert et Jean Louis Trintignant, au zénith de leur art.

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