ED WOOD

A la fin de la décennie 40, le jeune Edward Wood s’installe à Hollywood pour se consacrer à sa passion du cinéma. Lorsqu’il entend parler d’un projet sur la vie de Christine Jorgensen, célèbre transsexuel, il contacte le producteur George Weiss, président d’une compagnie de films à petit budget, et réussit à le convaincre de lui confier la réalisation en lui avouant son propre penchant secret: depuis son enfance, il aime s’habiller en femme…

Lui même féru du vieux cinéma des années 50, où florissaient souvent une production de films fauchés assez médiocres, mais réalisés par de sombres metteurs en scènes restés dans l’ombre des grands, Tim Burton a absolument tenu à rendre un hommage digne de ce nom à Ed Wood, celui qui fut surnommé « le plus mauvais réalisateur de tous les temps ». Un titre peu glorieux sûrement un peu exagéré, même s’il est vrai que l’oeuvre de ce dernier n’est composée que de films calamiteux, mal filmés, atrocement montés, et faits de bric et de broc! Mais la passion du cinéma de Wood était bel et bien réelle et c’est cet aspect que Burton met en avant, car il sait que c’est la partie la plus passionnante de son parcours. Il transmet donc les préoccupations les plus intimes, les ambitions démesurées et folles d’un homme ne vivant que pour son « art »! Il évoque aussi avec humour sa forte tendance à se travestir, son amitié indéfectible avec Bela Lugosi, alors que l’ex star de Dracula n’était plus personne dans une cité des anges qui l’avait oublié! Burton prend ses distances avec l’étrange et le fantastique de ces premiers films éclatants (Beetlejuice, Batman, Edward aux mains d’argent) et met sa mise en scène au service de ce biopic jamais moqueur envers Ed Wood, il le décrit au contraire de façon attachante et drôle par moments.

Ed Wood n’est pas juste un chant d’amour pour le cinéma, mais une véritable ode à la série Z fabriquée artisanalement et souvent sans talent, mais toujours avec le coeur. Pour lui redonner vie, Johnny Depp fait preuve d’une dévotion exemplaire, très à l’aise dans l’univers de son cinéaste fétiche, parvenant à faire de ce « gentil looser » un homme plus complexe qu’il ne semblait. Au rayon des mentions spéciales, on peut largement en décerner une à Martin Landau, formidable en Bela Lugosi camé et en fin de carrière et de vie aussi! Le reste du casting aussi est réjouissant: Sarah Jessica Parker, Patricia Arquette, Bill Murray. Dans un noir et blanc admirable, le film déroule une nostalgie pour un cinéma qui n’est plus et qui compte parmi les meilleurs oeuvres de Tim Burton. Depuis hélas, il s’est un peu trop formaté au moule des studios et son style a perdu de sa superbe. Il suffit de revoir Ed Wood pour se souvenir de son potentiel unique.

ANNEE DE PRODUCTION 1994.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une biographie sur un cinéaste sans talent mais bourré de bonnes intentions et passionné! Tim Burton le ressuscite grâce aussi à Johnny Depp, merveilleux à nouveau.

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