EL REINO

Manuel Lopez Vidal est un homme politique influent dans sa région. Alors qu’il doit entrer à la direction nationale de son parti, il se retrouve impliqué dans une affaire de corruption, menaçant un de ses amis les plus proches. Pris au piège, il tombe dans un engrenage infernal, dès lors qu’il essaye de dénoncer d’autres responsables…

Après un premier film unanimement salué, Que Dios nos Perdone, l’espagnol Rodrigo Sorogoyen a élaboré ce thriller politique, confirmant son talent de metteur en scène. L’intrigue, un tantinet insaisissable dans son démarrage, met en relief une affaire de corruption découverte et le personnage principal, un politicien installé et ambitieux, se retrouve dans la tourmente, arrêté par la justice. Il se rend compte que son Parti ne va  pas le soutenir et faire de lui un fusible à éliminer pour ne pas que d’autres dirigeants encore plus puissants ne soient inquiétés dans leurs agissements. C’est l’histoire d’un mec seul face aux rouages d’une machine infernale et qui se débat contre un système tout entier. Mené sur les chapeaux de roues, El Reino prend de la vitesse progressivement, enchainant les séquences tendues, ne s’autorisant aucune respiration, à la fois thriller efficace et charge contre une corruption galopante, bien réelle en Espagne. Raconté du point de vue de son héros, le film bénéficie d’une réalisation inspirée et Sorogoyen tient son récit de main de maître. A l’instar de Z ou de I comme Icare en France, les fictions politiques ont souvent tendance à être didactiques et un peu démonstratives, mais l’espagnol privilégie la tension et le suspense, laissant délibérement les enjeux se tisser au fil de l’action.

Dans le rôle du bouc émissaire à la fois coupable mais déterminé à ne pas couler seul, un acteur épatant déploie un don d’incarnation rare: Antonio de la Torre. Vu précédemment dans La Isla Minima, un polar poisseux et chez Almodovar (Volver), il est l’un des meilleurs dans le cinéma ibérique et Sorogoyen le dirige avec beaucoup de précision. El Reino détonne aussi par son approche originale de la corruption, car il ne tombe pas dans le manichéisme: personne ne peut prétendre être innocent, les journalistes aussi sont pointés du doigt dans leur responsabilité. La dernière demie heure donne la sensation de regarder une cocotte minute prête à imploser, répandant autour d’elle une paranoïa générale.

ANNEE DE PRODUCTION 2018.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Après un prologue ardu, ce thriller politique haletant offre une mise en scène très forte de Sorogoyen et une tension maximale. Antonio de la Torre excellent.

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