ELÈVE LIBRE

Jonas, 16 ans, adolescent en échec scolaire et attiré par le tennis, cherche encore sa voie. Il rencontre Pierre, un trentenaire, qui lui propose de lui donner des cours particuliers pour l’aider à réussir ses examens. Le jeune homme entretient en même temps sa première vraie histoire d’amour avec Delphine…

Deux ans après le malaisant et aride Nue Propriété, le réalisateur belge Joaquim Lafosse s’interesse cette fois au parcours balbutiant d’un tout jeune adolescent, vivant mal entre son père absent et sa mère un peu égoïste, et ne réussissant pas ses études comme il le voudrait. Par l’entremise d’une réalisation feutrée, Lafosse aborde un sujet complexe : l’éducation et interroge les limites morales de cette dernière. A quel moment la transmission vire à la transgression ? Le personnage de Pierre, au départ pétri des meilleures intentions et désireux d’aiguiller Jonas vers l’accomplissement scolaire dépasse les bornes de son « rôle » et se permet de rentrer dans son intimité (amoureuse et sexuelle), alors que le jeune est encore en pleine puberté. De ce point de vue, le film met mal a l’aise, d’autant qu’il traite finalement de pédophilie sans en faire son argument principal. Le passage du tutorat aux abus survient relativement tard dans le récit et Lafosse s’emploie à enchaîner les séquences plus « anodines » jusqu’à arriver à ce moment de basculement. Le rendant en fait plus perturbant. La manipulation de l adulte sur le jeune ne nous semble pas « grave » en soi, tant le scénario effleure à peine le « cœur du problème ». Par contre, comme dans Nue Propriété ou Les Intranquilles (son plus beau film a ce jour ), le cinéaste obtient l effet désiré : installer un malaise insidieux.

Porte par des comédiens assez peu connus comme Jonas Bloquet pour incarner le jeune héros ou Yannick Renier (déjà présent dans Nue Propriété ), Elève Libre possède un atout de poids : l’interprétation nuancée de Jonathan Zacaï, vu dans Le Rôle de sa vie, campant là ce tuteur en apparence bienveillant. Cette oeuvre étrange laisse une impression d’inabouti et ce, malgré d’évidentes qualités, notamment une écriture subtile.

ANNEE DE PRODUCTION 2008.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Assez malaisant mais sur le tard, ce long métrage de Lafosse pas complètement réussi traite à la fois d'éducation et de manipulation. De solides acteurs.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Assez malaisant mais sur le tard, ce long métrage de Lafosse pas complètement réussi traite à la fois d'éducation et de manipulation. De solides acteurs. ELÈVE LIBRE