Miranda et Javier sont deux âmes perdues qui se rencontrent lors d’une séance de sexothérapie. Ils sont dépendants de leurs désirs constants. Lui est scénariste de cinéma, elle épouse d’un policier enquêtant bientôt sur un meurtre. Un corps d’homme a été retrouvé justement dans le coffre d’une voiture dans laquelle sont passés Miranda et Javier…
La décennie 90 au cinéma a été marquée par une mode récurrente de films axés sur le sexe, ses travers, son pouvoir et ses dérives. Entre Basic Instinct, Fatale, Les Nuits Fauves, Last Seduction et beaucoup d’autres, le thème fut repris, amplifié, usé jusqu’à la corde. Le réalisateur espagnol Manuel Gomez Pereira, sous disciple d’Almodovar, s’engouffre dans cette brèche avec ce thriller érotique. Audacieusement constitué de séquences à la tension sexuelle indéniable, le film intrigue au premier abord par son aptitude à recycler des références fameuses, surtout du côté de De Palma et encore plus d’Hitchcock (le générique de début évoque Vertigo). Bien vite pourtant, le récit emberlificoté a le plus grand mal à maintenir notre attention, entre fantasmes et réalité, et les enjeux tournent court faute à un traitement insipide. L’autre défaut majeur reste que l’action est sans cesse suspendue à la tentation du réalisateur pour la provocation facile et comme il n’est pas habile, le spectateur le ressent sans difficulté. L’histoire policière venant se greffer sur la rencontre de ses deux sexopathes (évidemment attirés l’un vers l’autre) manque d’unité et ne parvient pas à créer de suspense particulier.
Bien que Pereira tente de multiplier les rebondissements dans sa dernière partie, Entre Les Jambes finit surtout par provoquer un vague ennui. Dommage pour les acteurs! Le couple formé par Victoria Abril et Javier Bardem, caliente au possible, a toutes les cartes en main pour exciter nos sens et leur jeu de séduction ne laisse bien sûr pas indifférent. Il aurait fallu un metteur en scène plus chevronné derrière la caméra et surtout quelqu’un qui ne cède pas à la tendance de « faire du cul » juste pour appâter. Décidément, en Espagne, personne ne peut sérieusement rivaliser avec Almodovar.
ANNEE DE PRODUCTION 1999.
