France de Meurs est la plus célèbre des journalistes TV de son temps et sa notoriété est saluée de tous les côtés. Elle est mariée à un homme qu’elle ne supporte plus, a un mal fou à s’occuper de son fils, et le jour où elle renverse accidentellement un jeune homme en scooter, ses certitudes et son statut commencent à lui peser. Elle n’en est qu’au début d’une crise existentielle la menant direct à une dépression…
Le résumé du scénario du nouveau film de Bruno Dumont dit en substance que « France est à la fois un portrait de femme, journaliste adulée, d’un pays (le nôtre) et d’un système, celui des médias ». Le réalisateur de L’humanité et de Ma Loute s’essaie effectivement à une satire sur la célébrité et les « coulisses » des médias, d’abord avec un peu d’humour au début et une certaine distance de point de vue, puis il s’attache ensuite clairement à se fixer sur les états d’âmes de son héroïne, prise de crises d’angoisse et de vrai questionnement quant à son métier et aux effets dévastateurs sur sa vie personnelle. Le souci est que l’on saisit mal la pertinence et l’enjeu réels de son propos et que son film traine en longueurs et en séquences répétitives. A quoi bon montrer combien la starification est néfaste? De rappeler combien l’argent pourrit tout? D’appuyer sur des choses que l’on connait déjà, comme toute la mise en scène de l’information sensationnaliste et ses rouages pour faire de l’audimat? Dumont enfonce des portes ouvertes, et son traitement sombre dans la caricature et les lieux communs. Et quelle prétention faut il donc avoir pour se croire capable d’avoir tant à dire pendant 2H14 ???
Il y a ça et là des moments moins ratés que d’autres où l’on reprend espoir dans un script boursouflé et qui aurait pu être plus accrocheur avec une perspective moins verrouillée. D’avance, on devine que la jeune et belle journaliste va connaitre des bas avant de retrouver le chemin de la lumière, et au passage elle n’aura qu’assez peu évolué en prime! Le film est tout entier construit sur Léa Seydoux. L’actrice si souvent exaspérante et détestable dans un paquet de rôles jusque là, trouve pourtant ici une matière où elle peut prouver qu’elle sait véritablement jouer la comédie et surtout le drame. Elle passe plus de la moitié du film à pleurer (c’est même trop, mais elle le fait avec beaucoup de crédibilité) et finalement, comme elle est de tous les plans, elle est la raison d’être de ce projet, que l’on peut éventuellement voir pour sa prestation.
ANNEE DE PRODUCTION 2021.
