GARDE A VUE

L’inspecteur Gallien traque un notaire, Maitre Martinaud, suspecté d’avoir violé et tué deux fillettes. Il le met donc en garde à vue afin de lui extirper des aveux complets. Mais cette soirée de Nouvel An ne va pas se dérouler tout à fait comme prévu, et les deux hommes se livre un combat acharné…

Ah qu’il nous manque ce temps où les films policiers avaient du panache, du sens, et nous captivait, grâce à un ensemble construit et à une conjugaison de talents, si difficile à réunir de nos jours! Garde à vue n’est pas devenu un classique indémodable pour rien: derrière la caméra, Claude Miller dirige un script implacablement bien écrit, sait installer une ambiance pesante pour donner à ce huis clos des accents de vérité et de réalisme, aidé en cela par Michel Audiard, troussant des dialogues savoureux, dont il avait le secret. L’action se concentre dans ce lieu unique de la salle d’interrogatoire, et Miller livre une réalisation sobre, presque épurée, comme s’il se faisait le témoin muet du drame, en train de se nouer. L’étude de personnages passionne autant que l’enquête elle même (pleine de fausses pistes et d’indices mensongers ou contradictoires) et le suspense palpitant réside dans la confrontation de l’inspecteur buté, déterminé à obtenir des aveux et du notaire traqué, intelligent et goguenard, ne désirant pas se laisser piéger.

Mais le point fort et mémorable de ce polar, loin des conventionnels oeuvres policières du cinéma français, demeure son casting poids lourd, lui donnant une dimension exceptionnelle. Lino Ventura contre Michel Serrault. Deux comédiens hors pair, très différents, l’un incarnant la force tranquille, l’autre la fausse décontraction inquiète. Lino est magistral et Serrault aborde là un de ses rôles dramatiques les plus riches. Leur face à face, tout le temps saisissant, ne doit pas faire oublier la prestation de Guy Marchand en flic zélé et aux méthodes assez primaires. Ainsi que la présence de Romy Schneider, dans un petit rôle, mais déterminante pour l’histoire et qui confère à son personnage toute la densité dont elle était capable. Claude Miller a brillamment réussi à montrer combien la frontière entre la conviction et la stricte vérité peut être ténue et hasardeuse. Ce film sur des hommes en colère traversant cette nuit lancinante n’est en tout cas pas près de prendre la moindre ride.

ANNEE DE PRODUCTION 1981.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un des polars les plus forts et les plus aboutis qui soit. Miller en grande forme. Le duo Ventura Serrault incomparablement génial.

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