GILDA

Bernard Mundson, un gérant de casino de Buenos Aires, prend sous son aile et protection le jeune Johnny Farrell, un américain très attiré par le jeu. Mundson, devant s’absenter, confie la direction de son établissement à Johnny, puis lui présente sa femme, Gilda, une sublime chanteuse de cabaret et… ancienne maitresse de Johnny qui n’avoue pas à son patron qu’il l’a connu jadis…

Ce film mythique de l’après guerre, appartenant au genre du film noir américain, n’était pas destiné à déchainer ainsi les passions sur son simple pitch de départ: celui d’une femme fatale attisant la jalousie et la convoitise de deux hommes, amis et associés, autour d’un casino brassant de folles sommes d’argent. La Columbia, initiatrice du projet, convoqua le réalisateur Charles Vidor, honnête artisan de studio mais pas du tout un grand cinéaste, pour tourner ce polar. Manifeste sur l’atrophie du désir et sur la frontière ténue qui sépare l’amour de la haine, Gilda bénéficie d’un admirable noir et blanc, d’un rythme narratif soutenu et se paye le luxe de traiter en creux des sujets interdits par le Code Hays tels que l’homosexualité (la relation entre les deux hommes est plus qu’ambigüe, malgré la présence entre eux de cette femme incroyablement belle). Vidor les suit avec sa caméra comme dans un ballet chorégraphié avec une certaine élégance et fait exister ce trio en se gardant bien d’éclairer toutes les zones d’ombres de leur passé et de leurs intentions. C’est sûrement ce qui reste le plus fascinant: suivre le jeu des deux chats et de la souris et s’attendre à tout moment à une tragédie ou à un emballement des passions destructrices.

L’élément le plus inoubliable de Gilda demeure pour l’éternité sa vedette féminine, jeune star jusqu’alors un peu sous employée, Rita Hayworth trouve là le rôle de sa vie. D’une sensualité et d’une perversité incomparables, elle domine le métrage de sa beauté électrisante, en particulier dans son numéro légendaire, dansé et chanté de « Put the Blame on Mame« , dans lequel elle effectue le retrait de ses longs gants noirs en regardant lascivement un auditoire fasciné. La séquence et sa prestation furent si fortes que l’actrice eut ensuite un mal fou à marquer autant les esprits dans ses films suivants, hormis peut être dans le crépusculaire Dame de Shangaï. Quant à son partenaire, Glenn Ford, ses qualités limités d’acteur ne paralysent pas son personnage et même si son charisme n’égale pas celui de Rita, le film ne s’en voit jamais déséquilibré.

ANNEE DE PRODUCTION 1946.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un des joyaux du film noir américain. Charles Vidor, pourtant réalisateur moyen, parvient à donner chair à cette histoire trouble. Rita Hayworth est le diamant brut de ce classique qu'elle mène à bout de bras.

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